Le personnel de la santé est bien placé pour contribuer à l'éducation de la population générale en matière de santé et de sexualité.

L'objectif de cette étude était d'évaluer la culture sexuelle du personnel de la santé de la région de Sfax en Tunisie. Pour ce faire, 50 médecins et 50 paramédicaux du secteur public ont été invités à remplir un autoquestionnaire anonyme de 23 items explorant les connaissances dans différents domaines de la sexualité. Huit pour cent ont répondu correctement à au moins 18 items (soit plus de 75 % des items) et paraissaient donc suffisamment formés pour s'acquitter de leur tâche éducative. Trente-neuf pour cent n'ont pas atteint le seuil de 50 % de réponses exactes.

Quatre-vingt-six pour cent des médecins et 36 % des paramédicaux ont répondu correctement à plus de 50 % des items : la différence était statistiquement significative. Cette différence serait en rapport avec celle existant entre les deux programmes de formation. Les erreurs cognitives les plus répandues concernaient essentiellement la masturbation, le plaisir et l'attitude sexuelle de la femme et l'ampleur des modifications de la sexualité liées à l'âge. La passivité généralement requise dans l'attitude sexuelle féminine reflèterait un fait socioculturel : celui du clivage entre la femme-objet de désir et de plaisir (dévalorisée) et la femme-mère (idéalisée). La correction de ces erreurs cognitives dans la culture sexuelles du personnel de la santé nécessite le recyclage du personnel déjà formé et le réajustement des programmes d'enseignement pour le personnel en cours de formation.

The health staff is well fit to contribute to the education of the general population concerning health and sexuality. The objective of this study was to evaluate the sexual culture of the health staff in the region of Sfax in Tunisia. To achieve this objective, 50 doctors and 50 nurses working in the public sector have been asked to full in an anonymous self-questionnaire of 23 items which explored knowledge in different domains of sexuality. Eight per cent gave correct answers to at least 18 items (more than 75% of the items) and appeared to be trained enough to fulfil their educational task. Thirty-nine per cent provided correct answers to less than half of the items. Eighty-six per cent of the doctors and 36% of the nurses gave correct answers to more than the half of the items: The difference was statistically significant. It might be related to the difference between the two programs of training. The most common cognitive mistakes concerned mainly the masturbation, the pleasure and the sexual attitude of the women and the intensity of modifications related to age. The generally requisite passivity in the feminine sexual attitude might reflect a sociocultural fact that of the cleavage between the women-object of desire and of pleasure (depreciated) and the women-mother (idealized). The correction of cognitive mistakes about sex matters requires re-training and adjustment in the teaching programs.