Les requérants d’asile des pays développés rencontrent de plus en plus de difficultés à se faire admettre comme réfugiés. Des évidences prouvent la forte prévalence et la sévérité de maladies mentales chez les migrants, en particulier dans la population des requérants d’asile.

Cette étude décrit le niveau de la détresse psychologique et du stress post-traumatique (PTSD), et explore la relation entre ces deux psychopathologies dans la population des requérants d’asile ayant été déboutés en Suisse et dont le délai de départ est échu.

Les données ont été recueillies auprès de 69 hommes rejetés de l’asile à l’aide du GHQ-12, du PCL et d’un questionnaire de données sociodémographiques. Ces données ont été traitées par la version 11 de Stata^®. Les valeurs centrales et de dispersion ont été calculées. La corrélation de Pearson, le test de Ficher exact et une régression simple ont été utilisés pour explorer les liens corrélationnels entre le GHQ-12 et le PCL.

L’âge médian est de 27 ans ; les déboutés sont originaires d’Afrique, majoritairement du Nigéria, célibataires en bonne santé physique, 37,7 % parlent français. Ils n’ont pas d’activité occupationnelle ni de réseau social. Quatre-vingt-dix pour cent des déboutés présentent des symptômes modérés à sévères de détresse psychologique tandis que 13 % sont positifs au PTSD. Il existe une corrélation positive entre PTSD et détresse psychologique. L’augmentation de 0,27 du score de PTSD fait croître le score de détresse psychologique d’une unité (p-value=0,003 ; IC à 95 %).

Le PTSD est un facteur de risque de détresse psychologique. Le PTSD et la détresse psychologique doivent être dépistés à l’entrée du pays d’accueil pour une prise en soins individualisée. Une activité occupationnelle et une collaboration plus soutenue des réseaux de soins avec les responsables religieux peuvent également améliorer la santé mentale des requérants déboutés.

Asylum seekers from developed countries are finding it increasingly difficult to be accepted as refugees. There is evidence of the high prevalence and severity of mental illness among migrants, in particular within the population of asylum seekers.

This study describes the level of psychological distress and post-traumatic stress disorder (PTSD), and explores the relationship between these two psychopathologies in the population of failed asylum claimants in Switzerland whose departure date has expired.

Data were collected from 69 male failed asylum seekers using the GHQ-12, the PCL and a questionnaire aimed at gathering sociodemographic data. These data were processed using Stata^® version 11. The central tendencies and dispersion were calculated. The Pearson's correlation, Fisher's exact test and simple regression were used to explore the correlational links between the GHQ and the PCL.

The average age is 27; the failed asylum seekers are from Africa, mainly Nigeria, single, in good physical health, 37.7% speak French. They have no occupational activity or social network. Ninety percent of the failed asylum claimants present moderate to severe symptoms of psychological distress while 13% test positive for PTSD. There is a positive correlation between PTSD and psychological distress. A 0.27 increase in the PTSD score raises the psychological distress score by one unit (P-value=0.003; CI of 95%).

PTSD is a risk factor for psychological distress. Asylum seekers must be screened for PTSD and psychological distress when they enter the host country in order to be given individualised care. An occupational activity and increased collaboration between the care networks and religious leaders can also improve the mental health of failed asylum claimants.