Les femmes, le poison et… l’histoire - 07/05/15
Résumé |
Objectifs |
Comme toutes les sciences médicales ou pharmaceutiques, la toxicologie ou science des poisons a son histoire. Elle nous révèle que l’empoisonnement criminel est vieux comme le monde. Rien n’est plus simple, en effet, pour celui qui veut se débarrasser d’un témoin gênant, que d’utiliser le poison plutôt que le poignard ou l’arme à feu. De par sa discrétion, sa facilité d’exécution, son efficacité pour qui sait l’employer, le poison et notamment l’arsenic, semble avoir été au cours des siècles l’arme favorite des femmes plutôt que celle des hommes [1 ].
Méthodes |
À l’aide de documents livresques et de recherches sur Internet, les auteurs tentent de répertorier certaines des empoisonneuses célèbres qui, par quelques traits particuliers (leur personnalité, leur motivation ou l’étrangeté de leur comportement), se sont distinguées de cette masse de meurtriers qui ont préféré le poison au poignard.
Résultats |
Dans la Rome antique, Agrippine aidée de Locuste furent les tristes héroïnes des crimes d’empoisonnement les plus marquants de l’ère romaine. Au moyen Âge, dans les cours royales, les morts subites suscitent aussitôt les pires soupçons. À la Renaissance, avec les Borgia, c’est la course à la puissance, à la richesse et au pontificat. La célèbre « affaire des poisons » amènera le roi Louis XIV à créer la chambre ardente où furent jugées diverses ensorceleuses, dont la marquise de Brinvilliers ou encore La Voisin. En dehors de la Cour, la province n’échappe pas au phénomène. Le cas de Madame Lafarge, dans le Limousin, reste une énigme où la toxicologie ne s’est guère illustrée. En Bretagne, à la même époque, Hélène Jégado avouera 36 meurtres d’empoisonnement et sera guillotinée en place publique. Au cours du siècle dernier, les affaires Noziéres, en 1933, et surtout celle de Marie Besnard, dans les années 1950, met en jeu l’énorme responsabilité des experts dans l’établissement de la culpabilité de l’accusée.
Conclusion |
Cette galerie de portraits qui couvre plusieurs siècles donne une idée des motifs (ambition, vengeance, cupidité…) qui ont inspiré ces empoisonneuses et les moyens utilisés. Pour toutes celles que nous avons évoquées, la justice a légiféré et puni selon la loi de l’époque, mais il est certain que bon nombre d’empoisonnements obscurs, douteux ou non prouvés, lui ont échappé. De nos jours, aucun empoisonnement n’a fait l’objet d’un procès retentissant, si ce n’est celui de la « josacine » car les avocats de la défense évoquaient une querelle d’experts, mais il n’en était rien. Cela tient au fait que, d’une part, les criminels ont plus de mal à se procurer le poison, et d’autre part ? que les analyses toxicologiques pratiquées aujourd’hui par les experts sont devenues beaucoup plus performantes que par le passé.
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Vol 27 - N° 2S
P. S12 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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