Mise en place en Île-de-France d’un observatoire multi-partenarial des intoxications aiguës : bilan de l’expérimentation et perspectives - 07/05/15
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Résumé |
Introduction |
Si les centres antipoison et toxicovigilance (CAPTV) représentent à ce jour l’observatoire des intoxications aiguës le plus complet, une sous-notification des intoxications bénignes et des plus graves est constatée. Coordonnée par la Cire Île-de France-Champagne-Ardennes (IDFCA) et l’Agence régionale de santé Île-de-France (ARSIDF), une étude pilote a été initiée pour évaluer la faisabilité et l’intérêt d’un dispositif de surveillance intégrant différents acteurs afin de renforcer la connaissance de la morbi-mortalité liée aux intoxications aiguës en région Île-de-France (IDF).
Méthodes |
L’expérimentation a été menée avec la réponse téléphonique d’urgence (RTU) du CAPTV de Paris, un service d’urgences (SU), un service de réanimation (RMT), la coordination de pharmacovigilance d’IDF et deux laboratoires de toxicologie réalisant des expertises judicaires après décès extra-hospitaliers. Les données recensées ont été extraites des bases propres à chaque service entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2011. Le recueil des décès extra-hospitaliers a été réalisé en 2014. L’étude descriptive a été réalisée à partir des variables communes : nombre d’intoxications tous niveaux de gravité confondus, caractérisation de la population par la classe d’âge majoritaire et le sex-ratio, distribution par circonstance d’exposition et classe d’agents toxiques les plus fréquemment impliqués.
Résultats |
Le nombre annuel de cas d’intoxications en IDF a été évalué à 27 145 pour le CAPTV, 2980 cas pour le SU, 270 pour la RMT, 23 pour la PVIDF et 207 pour les décès toxiques (soit 3480 cas hors CAPTV). Sur la base de ces chiffres et de leur évolution en 2014, environ 63 000 cas d’intoxication aiguë surviendraient en IDF chaque année. Le profil des sujets intoxiqués diffère sensiblement selon les services. La population prise en charge est essentiellement pédiatrique pour la RTU. Il est observé une prédominance féminine pour le CAPTV, la RMT et la PVIDF. Hormis pour le SU où cette donnée n’est pas disponible, les intoxications sont surtout accidentelles pour la RTU et volontaires pour les patients recensés par les autres services. L’analyse par classe de substances impliquées, toutes circonstances et gravités confondues, met en évidence la prédominance des médicaments (notamment antalgiques et psychotropes) associés ou non à l’alcool.
Discussion et conclusion |
Cette expérimentation démontre la faisabilité d’une coopération multi-partenariale. Elle confirme l’hypothèse de la sous-évaluation des cas d’exposition et d’intoxication recensés par la RTU, plus d’un cas sur deux lui échappant. L’analyse met en évidence une hétérogénéité des profils de cas d’intoxications pris en charge au niveau régional et confirme l’intérêt de ce dispositif de surveillance multi-sources. Il faudra associer d’autres partenaires afin d’accroître la représentativité de cet observatoire. Cette étude pilote novatrice montre l’intérêt de pouvoir disposer de données territoriales reproductibles qui permettront le suivi au cours du temps de la morbi-mortalité par intoxication en Ile-de-France.
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Vol 27 - N° 2S
P. S19-S20 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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