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Le point sur les saisies de nouvelles drogues de synthèse - 07/05/15

Doi : 10.1016/j.toxac.2015.03.023 
O. Roussel , L. Tensorer, X. Bouvot, C. Balter, S. Sabini
 Département toxicologie, Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, Pontoise 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectif

Sensibilisée à l’émergence des cannabinoïdes de synthèse à Mayotte [1], l’équipe du département toxicologie de l’IRCGN a continué de surveiller les saisies de nouveaux produits de synthèse (NPS) lui provenant de toute la France (métropole et outremer), avec pour objectif de confirmer ou d’infirmer cette diffusion très localisée et très spécifique.

Méthodes

Les échantillons ont été analysés selon la stratégie analytique et les procédures inscrites au plan qualité du département toxicologie et précédemment rapportées [1].

Résultats

Entre 2013 et 2014, 56 saisies de NPS ont été analysées au sein du département. Dans le détail, la répartition est très déséquilibrée : 4 saisies en 2013 (< 0,3 % des saisies annuelles), 52 en 2014 (∼ 4 % des saisies annuelles). Les cannabinoïdes de synthèse sont les plus représentés : 15 substances différentes ont été mises en évidence (UR144, AM2201, JWH022, 5F-AKB-48, 5F-MN-24, AB FUBINACA, AM1220, BB22, FUB-PB-22, JWH018 adamantyl carboxamide, MAM-2201, STS-135, THJ018, THJ2201, 5F-PB-22), puis les « phényléthylamines » : 5 substances (éthylphénidate, MDAI, DCMP, camfétamine, fencamfamine), 2 tryptaminiques (5-MeO-DALT, αMT), une analogue thiophenique de la méthamphétamine (méthiopropamine), une pipérazine (mcpp) et le diméthylaminoéthanol. Associées à certaines de ces saisies, des benzodiazépines ou apparentés, telles que l’étizolam et le diclazépam, ont aussi été décelées. Ces saisies proviennent de zones géographiques variées, telles que le Loiret, les Côtes-d’Armor, le Morbihan, la Charente-Maritime, la Nouvelle-Calédonie, le Cher ou Mayotte.

Conclusion

Avant 2013, l’analyse de NPS, au département toxicologie, était ponctuelle et concernait essentiellement quelques pipérazines et cathinones. L’accroissement des expertises concernant les NPS ayant coïncidé à la brusque émergence des cannabinoïdes de synthèse à Mayotte, laissait à penser à une situation isolée [1]. Cependant, l’augmentation continuelle de ces demandes d’analyse au cours de l’année 2014 tend à témoigner de la réalité d’un marché français qui s’étend géographiquement et dont l’offre se diversifie. Cette augmentation des saisies, douanières ou judiciaires, est aussi observable auprès des autres laboratoires impliqués : Douanes, Police, laboratoires publiques et privés. La judiciarisation des affaires atteste des problèmes rencontrés lors du trafic et de la consommation des produits. Longtemps considérée comme épargnée par le phénomène NPS, la France semble malheureusement rattraper son retard, alors qu’elle dispose de peu d’outils pour contrecarrer cette contagion facilitée par Internet et des prix faibles. De plus, gagnés du sentiment d’impunité, les fournisseurs se cachent de moins en moins et ce sont des emballages comportant la désignation et la formule de la substance qu’ils renferment, qui circulent. Bien entendu, la proportion des saisies de NPS au regard des saisies des stupéfiants illicites « plus classiques » reste faible, pour autant cette augmentation fulgurante semble confirmer l’imprégnation progressive de ces nouvelles substances en France.

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Vol 27 - N° 2S

P. S23 - juin 2015 Retour au numéro
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  • Nouvelles substances psychoactives : mécanismes de toxicité et conséquences cliniques des consommations (à l’exclusion des cannabinoïdes de synthèse)
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