Évaluation du risque lié au benzène, biométrologie - 07/05/15
Résumé |
Objectif |
Dans le contexte de l’évaluation professionnelle du niveau de risque lié à l’exposition au benzène, agent cancérogène considéré comme n’ayant pas de seuil, l’utilisation de la notion d’excès de risque unitaire (ERU) proportionnel au niveau d’exposition vie entière semble préférable à celle de la notion de respect des valeurs limites quand elles existent [1 ]. Cette étude est destinée à documenter le niveau d’exposition au benzène en mesurant les concentrations d’acide S-phénylmercapturique (SPMA) urinaire d’une population de 304 travailleurs. L’interprétation sera effectuée dans une double perspective, celle du milieu professionnel et celle de la population générale.
Méthodes |
La population concernée (effectif=304) était composée de mécaniciens, de réparateurs d’engins à moteurs thermiques et de chauffeurs citernistes. La biométrologie du benzène était prescrite par le médecin du travail, et a été mise en œuvre selon un protocole sollicitant infirmières et assistantes en santé au travail. Une fiche individuelle de description de l’activité a été remplie pour chaque travailleur à leur poste de travail. L’analyse du SPMA a été faite par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse tandem (LC-MS/MS) avec une limite de quantification de 1μg/L.
Résultats |
Sur les 304 résultats de SPMA, 193 étaient inférieurs à la limite de quantification et 101 étaient supérieurs à cette limite et considérés comme positifs. Nous avons exclu 10 échantillons qui présentaient une dilution urinaire les rendant ininterprétables selon les critères de l’OMS (en/). Parmi les résultats des 101 échantillons positifs 93 étaient de l’ordre des valeurs observées en population générale non exposée professionnellement (inférieur à 7μg/gcu) et les 8 derniers résultats étaient compris entre 4 et 13,7μg/gcu.
Conclusion |
La sensibilité du dosage de SPMA urinaire se révèle insuffisante lorsque l’exposition professionnelle est très faible [2 ]. Ces dosages ne nous permettent pas de savoir si les travailleurs sont exposés au benzène comme la population générale ou s’ils le sont à un niveau supérieur, compris entre le seuil inférieur de sensibilité de ce biomarqueur et celui de la population générale, ce qui signifierait pour eux une augmentation de l’ERU. La mesure de la concentration atmosphérique en benzène sur 5 journées de travail nous permettrait peut-être d’améliorer l’estimation du risque cancérogène encouru par ces travailleurs [3 ].
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Vol 27 - N° 2S
P. S28 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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