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Le syndrome d’hyperémèse au cannabis : les éléments du diagnostic dans un service d’accueil des urgences (SAU) - 07/05/15

Doi : 10.1016/j.toxac.2015.03.073 
F. Pelissier 1, , P. Gandia 2, N. Franchitto 1
1 Centre Antipoison et de Toxicovigilance, CHU Toulouse 
2 Laboratoire de Pharmacocinétique et Toxicologie clinique, CHU Toulouse 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La triade symptomatique associant nausées, douleurs abdominales et compulsion à prendre des douches chaudes est caractéristique du syndrome d’hyperémèse au cannabis [1]. En 2012, Simonetto et al. [2] ont défini des critères diagnostiques majeurs (consommation chronique de cannabis, épisodes de nausées et vomissements sévères, résolution des symptômes à l’arrêt du cannabis, diminution des symptômes à la prise de douches ou de bains chauds, douleurs abdominales, consommation hebdomadaire de cannabis) et des critères mineurs (âge<50ans, perte de poids de 5kg, prédominance matinale des symptômes, transit intestinal normal, examens biologiques, radiographiques et endoscopiques normaux). Ces patients sont le plus souvent admis dans les services d’urgences, pourtant le diagnostic n’est que rarement évoqué devant la banalité des symptômes, induisant de multiples explorations complémentaires et hospitalisations.

Patients et méthode

Nous présentons une série de patients consommateurs de cannabis admis aux urgences de janvier à décembre 2014 pour un syndrome d’hyperémèse au cannabis selon les critères de Simonetto. Les dossiers de ces patients ont été rétrospectivement étudiés à la recherche d’hospitalisations antérieures pour le même motif. La détection du cannabis urinaire a été effectuée à partir de bandelettes (Rapid Diagnostics®, MP Biomedicals). Les dosages sanguins de THC, 11-OH-THC et THC-COOH ont été réalisés par GC-MS.

Résultats

Sept consommateurs chroniques de cannabis (6 hommes, 1 femme), d’âge moyen de 24,7±8,0ans (17–39ans), ont été admis pour des douleurs abdominales et vomissements. L’âge de début de consommation de cannabis était de 19,3±6,9ans (14-34ans). Leur durée moyenne de consommation était de 5,4±2,6ans (2–10ans). Les bandelettes urinaires ont détecté la présence de cannabis dans tous les cas ; 4 patients ont eu un dosage sanguin avec les résultats suivants : THC=11,6±14,7ng/mL, 11-OH-THC=4,1±3,6ng/mL, et TCH-COOH=60,2±36,4ng/mL. Les patients ont été préalablement admis aux urgences en moyenne 5,7±3,6 fois (1–12 admissions) pour le même motif. Les examens morphologiques effectués devant cette symptomatologie (scanners abdominaux et cérébraux, endoscopie haute) étaient normaux. Trois patients ont évoqué une amélioration clinique à la suite de bains chauds. Le traitement symptomatique (réhydratation, antalgiques et anti-émétiques), instauré chez tous les patients, a entraîné une amélioration des symptômes. Deux patients ont été hospitalisés devant l’intensité des symptômes et la nécessité de poursuivre l’antalgie ; 4 patients ont débuté un suivi addictologique ambulatoire.

Conclusion

Les médecins urgentistes doivent reconnaître ce syndrome source de multiples hospitalisations. Les critères de Simonetto sont faciles à utiliser. Le dosage quantitatif du cannabis sanguin ne semble pas corrélé à l’intensité des symptômes mais permet, quand les valeurs de TCH-COOH sont supérieures à 50ng/mL, d’affirmer que le patient est un consommateur chronique [3]. Une collaboration multidisciplinaire entre les équipes de liaison et de soins en addictologie et les urgentistes est importante afin de prévenir la récidive des symptômes et proposer au patient une prise en charge addictologique spécialisée.

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