Épidémiologie et suivi des appels reçus au CPVL et au CNITV concernant les cas d’exposition humaine à des médicaments vétérinaires entre 2004 et 2014 - 07/05/15
Résumé |
Objectif |
Le centre de pharmacovigilance vétérinaire de Lyon (CPVL) traite chaque année quelque 2000 appels concernant les effets des médicaments vétérinaires chez les animaux, l’homme ou encore sur l’environnement. Le centre national d’informations toxicologiques vétérinaires (CNITV) se charge, en dehors des heures ouvrées, de la réception des appels de pharmacovigilance et de la gestion des cas asymptomatiques d’exposition aux médicaments vétérinaires. L’objectif est d’étudier l’épidémiologie (population et médicaments concernés, facteurs de risques, symptomatologie, évolution) des appels reçus au CPVL et au CNITV entre 2004 et 2014 concernant l’exposition de l’homme à des médicaments vétérinaires.
Méthodes |
Les appels reçus au CPVL et au CNITV sont collectés dans des bases de données spécifiques (respectivement Sentinel Vet® et VTox®). Les données reçues entre 2004 et 2014 concernant l’exposition de l’Homme à des médicaments vétérinaires (411 appels au total) ont été extraites et au besoin, recodées en catégories, notamment pour les champs en texte libre, afin de faciliter l’analyse et l’interprétation des données. L’analyse descriptive a été réalisée avec les logiciels R® et Excel®.
Résultats |
Les appels reçus au CPVL et au CNITV concernant les cas d’exposition humaine à des médicaments vétérinaires représentent selon les années, de 0,5 % à 2,3 % de l’ensemble des appels pour le médicament vétérinaire. Les appels proviennent pour l’essentiel de vétérinaires (48 %) et de centres anti-poisons humains (22 %). Les travailleurs du monde agricole et leur famille représentent la principale catégorie de patients exposés aux médicaments vétérinaires (35 %), et en particulier aux vaccins, l’exposition étant le plus souvent accidentelle, et se faisant par voie injectable. Les vétérinaires représentent 23 % des personnes exposées. Les modalités d’exposition diffèrent notablement de celles des éleveurs puisque si la contamination par injection accidentelle reste le cas le plus fréquent, la contamination est oculaire dans 29 % des cas. Les propriétaires d’animaux et leur entourage représentent 23 % des personnes exposées. Pour cette catégorie également, les modalités d’exposition sont spécifiques puisque dans 26 % des cas, elles procèdent d’un contact avec l’animal traité. La prise accidentelle du traitement initialement destiné à l’animal représente quant à elle 35 % des cas rapportés pour cette catégorie et pour 50 % d’entre eux le médicament en cause est un antiparasitaire. Sur la période étudiée, 8 % des cas collectés étaient asymptomatiques, au moins au moment de l’appel. Les effets indésirables rapportés reflètent souvent la voie de contamination. Ainsi, lors d’exposition à des antiparasitaires, les symptômes sont localisés au niveau de la zone de contact avec le médicament (érythème, prurit, brûlure cutanée, œdème…) ou sont d’ordre digestif (vomissements, diarrhées) lors d’ingestion. L’exposition à des euthanasiants étant le plus souvent le fait d’accident par projection, les symptômes sont essentiellement oculaires.
Conclusion |
Les professionnels du milieu agricole, les vétérinaires et les propriétaires d’animaux sont les catégories les plus concernées par l’exposition aux médicaments vétérinaires. Néanmoins, les modalités d’exposition, les médicaments incriminés et la symptomatologie diffèrent notablement entre ces trois catégories.
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Vol 27 - N° 2S
P. S52 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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