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Néphrotoxicité d’un biopesticide, l’abamectine, chez le rat Wistar - 07/05/15

Doi : 10.1016/j.toxac.2015.03.105 
H. Khaldoun-Oularbi 1, , C. Richeval 2, N. Djenas 3, H. Aissani 1, N. Zerrouki-Daoudi 4, D. Allorge 2, 5
1 Département de Biologie et Physiologie Cellulaire, Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie, Université Blida 1, Blida, Algérie 
2 Laboratoire de Toxicologie, CHRU de Lille, France 
3 Laboratoire d’Anatomie Pathologie CHRU Parnet, Alger, Algérie 
4 Laboratoire des Ressources Naturelles, Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, Algérie 
5 EA4483, Université de Lille 2, Lille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectif

Les avermectines présentent une forte activité nématicide, insecticide et acaricide. Ils sont utilisés en médecine vétérinaire pour lutter contre les nématodes digestifs et respiratoires, ainsi que contre certains arthropodes chez les bovins et les carnivores domestiques [1]. Les avermectines sont très peu métabolisés dans l’organisme et environ 80 à 98 % de la dose initialement administrée peut-être retrouvée dans les fèces [2]. L’abamectine (Vertimec®) est un biopesticide de la famille des avermectines, largement utilisé dans le monde et notamment en Algérie. Cette étude vise à mettre en évidence les effets néphrotoxiques de l’abamectine (ABM), ainsi qu’à quantifier les résidus B1a de cet insecticide dans le plasma et le rein.

Méthodes

Une étude de toxicité subaiguë par voie orale a été réalisée chez des rats adultes mâles et femelles. Vingt-huit rats Wistar (14 mâles et 14 femelles) ont été répartis en quatre groupes contenant chacun sept rats. Deux groupes témoins (7 mâles et 7 femelles) recevaient de l’eau distillée (1mL/jour). Deux groupes traités (7 mâles et 7 femelles) recevaient 2,13mg/jour d’ABM par voie orale pendant 28jours. Les animaux ont été maintenus ensuite dans les mêmes conditions, sans traitement, pendant 14jours. Les échantillons de plasma aux 14e, 28e et 42e jours ont été utilisés pour déterminer les paramètres biochimiques et les résidus de l’abamectine B1a. Les quantités de B1a dans le rein ont été évaluées à la fin de l’expérience (j42). Une méthode UPLC-MS/MS a été utilisée pour déterminer les concentrations résiduelles de l’ABM dans le plasma et le rein.

Résultats

L’ABM a provoqué une baisse significative (p<0,05) des poids absolu et relatif des reins, ainsi qu’une augmentation significative (p<0,05) de la concentration plasmatique en créatinine et en acide urique. Des concentrations résiduelles d’ABM ont été détectées dans le plasma de tous les rats traités à j14 [148±1,02 et 193±1,37] et j28 [225±3,54 et 279±2,81], respectivement chez les rats traités mâles et femelles, alors qu’à la fin de l’expérimentation une absence totale de B1a a été constatée. Dans le rein, les concentrations résiduelles moyennes d’ABM B1a à j42 étaient de 83±1,24ng/g chez les mâles et de 95±2,18ng/g chez les femelles. L’analyse des coupes histologiques des reins des rats traités par l’abamectine montre une structure rénale altérée avec dégénérescence lipoïde au sein des glomérules et des tubes urinifères, une congestion et une hémorragie intra-glomérulaires. Le parenchyme rénal est le siège d’un infiltrat inflammatoire lympho-plasmocytaire disposé autour des glomérules, témoignant d’une glomérulonéphrite.

Conclusion

L’ABM, après une exposition subaiguë, perturbe les marqueurs biochimiques de la fonction rénale et altère l’histologie du rein chez le rat Wistar. Cette néphrotoxicité apparaît plus importante chez les rats femelles que chez les rats mâles.

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Vol 27 - N° 2S

P. S66 - juin 2015 Retour au numéro
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