Le but de cette étude est de discuter la valeur ajoutée de la tomographie par émission monophotonique couplée au scanner (TEMP/TDM) par rapport au balayage corps entier (BCE) et à la TEMP seule dans l’exploration des tumeurs endocrines.

Il s’agit d’une étude prospective incluant 25 examens sur une période de 2ans concernant 12 scintigraphies à l’111In-pentétréotide et 13 scintigraphies à la 123I-MIBG. Une TEMP/TDM centrée sur la région abdominopelvienne a été réalisée de manière systématique 24h après injection du radiotraceur. Une TEMP/TDM centrée sur les autres segments corporels (cervical ou thoracique) a été indiquée en cas d’anomalies de fixation visualisées sur le BCE. L’interprétation des examens a été réalisée par deux médecins nucléaires en visualisant successivement le BCE, la TEMP et la TEMP/TDM.

L’imagerie TEMP/TDM apportait un bénéfice dans 11 cas (44 %) sur la localisation anatomique (LA) et dans 7 cas (28 %) sur l’impact diagnostique (ID). L’impact était apprécié sur la capacité de l’imagerie de fusion à éliminer des faux positifs, éliminer d’éventuels faux négatifs, modifier de façon déterminante l’interprétation de l’examen (par exemple identification de l’organe atteint). Dans notre étude, la TEMP/TDM a permis d’éliminer un faux (+) dans 2 cas, un faux (−) dans 2 cas et a permis l’identification de l’organe atteint dans 5 cas, parmi 11 examens positifs. L’apport de la TEMP/TDM était essentiel pour les examens positifs (LA : 100 % ; ID : 63,6 %), alors qu’il était sans apport pour les examens négatifs.

La fusion TEMP/TDM obtenue par un système hybride permet une meilleure localisation anatomique et améliore la valeur diagnostique de l’examen dans le bilan des tumeurs endocrines en cas d’anomalies de fixation visibles sur le BCE. Par contre, sa place reste controversée si le BCE est sans anomalies notables.