La TEP au 18FDG est incontournable dans la prise en charge des lymphomes. Ses performances sont bonnes pour évaluer précocement la réponse thérapeutique. La valeur pronostique de cette évaluation précoce a été rapportée dans plusieurs études et permettraient d’affiner au niveau individuel l’évaluation du pronostic. Le bénéfice clinique d’une stratégie thérapeutique adaptée à l’évaluation précoce de la réponse en TEP n’est par contre à ce jour pas démontré.

Quatre-vingt-six patients traités initialement par ABVD pour un LH (stades I à IV) ont bénéficié d’une TEP au FDG avant et après 2 cures de chimiothérapie. Les modalités thérapeutiques ont été ajustées en fonction du score PPS en différenciant 3 groupes : favorable, intermédiaire, défavorable. La poursuite du traitement a ensuite été adaptée en fonction de la réponse précoce en TEP avec, soit la poursuite du protocole initié en cas de TEP négative (avec un nombre de cures guidé par le score PPS), soit une intensification en cas de TEP positive (VABEM si groupe favorable ou intermédiaire, DHAP+autogreffe si groupe défavorable).

Pour 65/67 patients ayant une TEP précoce négative, le protocole thérapeutique n’a pas été modifié. Quinze sur 19 patients ayant une TEP précoce positive ont bénéficié d’une intensification thérapeutique et 8 d’entre eux ont récidivé. L’intensification a été efficace dans le groupe favorable avec seulement 1 récidive, mais d’un intérêt plus limité pour le groupe intermédiaire (50 % de récidive). L’intensification n’a pas permis d’éviter les récidives en cas de score PPS défavorable. La survie globale à 2ans de notre population est de 93,9 % avec une survie sans progression, respectivement, de 83,2 % et 60 %% en cas de TEP précoce négative ou positive (p=0,005).

L’évaluation précoce de la réponse en TEP est un facteur pronostique indépendant de la survie globale. L’intensification par VABEM en cas de TEP précoce positive donne des résultats encourageants dans les groupes de pronostic favorable et intermédiaire.