La mélanine est le pigment responsable majoritairement de la coloration de la peau. Biopolymère synthétisé par les mélanocytes, elle est transférée aux kératinocytes adjacents pour former une coiffe supranucléaire. Principalement visible dans le stratum basale, la mélanine est présente dans une moindre mesure dans les couches suprabasales de l’épiderme. Bien que beaucoup d’études se soient intéressées à sa dynamique dans divers désordres pigmentaires, aucune à notre connaissance n’a porté sur l’effet intrinsèque de l’âge sur sa répartition dans l’épiderme – object de notre étude. Nous avons étudié des biopsies de peau de sujets âgés de 20 à 81ans (n=10) effectuées dans des zones non exposées au soleil. Nous avons comparé 3 techniques de coloration au nitrate d’argent : Fontana-Masson, Warthin-Starry et Von Kossa. Seule la coloration de Warthin-Starry, technique la plus sensible et spécifique, a montré une diminution significative de la persistance de la mélanine dans les couches suprabasales de l’épiderme au cours du vieillissement : de 25 à 10 % dans l’ensemble stratum spinosum/stratum granulosum et de 17 à 4 % dans le stratum corneum, par rapport au stratum basale. Ce résultat apporte des éléments nouveaux à l’étude de la dynamique de la mélanine dans l’épiderme.