The development of molecular biology placed in the foreground a mechanistic and deterministic conception of the functioning of macromolecules. In this article, I show that this conception was neither obvious, nor necessary. Taking Jacques Monod as a case study, I detail the way he gradually came loose from a statistical understanding of determinism to finally support a mechanistic understanding. The reasons of the choice made by Monod at the beginning of the 1950s can be understood only in the light of the general theoretical schema supported by the concept of mechanistic determinism. This schema articulates three fundamental notions for Monod, namely that of the rigidity of the sequence of the genetic program, that of the intrinsic stability of macromolecules (DNA and proteins), and that of the specificity of molecular interactions.

Le développement de la biologie moléculaire a mis au premier plan une conception mécaniste et déterministe du fonctionnement des macromolécules. Dans cet article, je montre que cette conception n’était ni évidente, ni obligatoire. En prenant Jacques Monod comme cas d’étude, je détaille la manière dont celui-ci s’est progressivement détaché d’une compréhension statistique du déterminisme pour finalement soutenir une compréhension mécaniste. Les raisons du choix fait par Monod au début des années 1950 ne peuvent être comprises qu’à la lumière du schéma théorique général soutenu par le concept de déterminisme mécanique. Ce schéma articule trois notions fondamentales chez Monod, celle de rigidité du déroulement du programme génétique, celle de stabilité intrinsèque des macromolécules (ADN et protéines) et celle de spécificité des interactions moléculaires.