Les lasers ablatifs (Erbium et CO₂) sont utilisés depuis le début des années 1980 pour des traitements médicaux.

On distingue :

– lasers CO₂ continus (longueur d’onde de 10 600nm). Ils vaporisent avec effet de photocoagulation associé. Leur objectif : ablation progressive de l’épiderme et du derme aboutissant à une destruction une lésion cutanée bénigne (tissu verruqueux, neurofibrome…) ;

– lasers Erbium :Yag (longueur d’onde de 2940nm). Ils ont une affinité pour l’eau 10 fois supérieure aux lasers CO₂, d’où un effet ablatif pur par vaporisation des tissus ne permettant pas ou peu de diffusion thermique périphérique. L’ablation est progressive et contrôlée couche par couche. Ils sont utilisés pour traiter les cicatrices (acné, brûlures…), les lésions cutanées bénignes et les rhinophymas ;

– lasers CO₂ scannérisés. Ils permettent d’effectuer des relissages associant effet ablatif et effet thermique (diffusion de la chaleur autour de la zone vaporisée). Cet effet thermique est responsable d’une meilleure coagulation, d’un remodelage collagénique avec effet tenseur mais d’un risque pigmentaire plus important. Les lasers CO₂ continus rapidement scannérisés et scannérisés ultrapulsés permettent de diminuer l’effet thermique grâce à un temps de pulse très court. Gold standard en esthétique les relissages CO₂ scannérisés sont aussi utilisés pour « sculpter » les rhinophymas et détruire les xanthélasmas étendus des paupières. Au niveau périoral, ils sont particulièrement intéressants chez les patientes atteintes de sclérodermie pour traiter les rides et améliorer l’ouverture buccale ;

– les lasers fractionnés ablatifs. Dérivés du concept de photothermolyse fractionnée initiée en 2004 par Manstein, ces lasers fractionnés ablatifs délivrent des colonnes microscopiques d’énergie vaporisant des puits thermiques (MTZ) couvrant un pourcentage variable de peau, permettant ainsi une cicatrisation plus rapide. Ils permettent le traitement de la face mais aussi des zones extra-faciales. Les caractéristiques du spot laser (longueur d’onde, profondeur de dommage thermique, durée du pulse et densité) sont primordiales à comprendre pour optimiser le traitement. Récemment la démonstration de propénétration médicamenteuse assistée par laser fractionné ablatif a ouvert de nouvelles perspectives.

Pour l’ensemble de ces techniques les résultats cliniques seront commentés et développés selon la bibliographie actuelle et notre expérience personnelle. Il en sera de même pour la description de l’acte opératoire et des complications éventuelles.