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Risques induits par le détatouage au laser (encres, lasers, nanoparticules) - 17/06/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.04.143 
Jean Claude Larrouy
 Dermatologie, vigipil.eu, Nice, France 

Résumé

Introduction

Il n’y a toujours pas en 2015 de loi avec décret d’application en vigueur sur les encres de tatouage, qui sont pourtant injectées dans le corps.

Matériel et méthodes

La méthode aujourd’hui la plus utilisée est la « photo-thermolyse sélective » qui vise à supprimer tout ou partie d’un tatouage par « destruction » des pigments par des lasers. La plupart des colorants de tatouage sont des pigments industriels, l’industrie chimique ne les a jamais conçus pour un usage humain…

Résultats

(Figure 1A et B) Les effets secondaires classiques : le changement de texture, l’achromie, hyperpigmentation, cicatrice hypertrophique, chéloïde. Réaction chimique (oxydo-réduction) avec le fer et le titane entraînant une coloration foncée du tatouage… Mais les encres de tatouage contiennent des métaux toxiques : aluminium, barium, cadmium, cobalt, chrome, cuivre, fer, mercure, manganèse, nickel, palladium, antimoine, strontium, vanadium. Les encres rouges contiennent de l’aluminium, du fer, calcium, titane, silicone, du mercure et du cadmium. Les encres noires contiennent des hydrocarbures aromatiques polycycliques dangereux. Effets du laser sur la peau tatouée : Le détatouage libère dans l’organisme des métaux ou des sous-produits organiques connus pour être toxiques, cancérigènes ou mutagènes (seul ou en cocktails). Par exemple les pigments rouges Red 22 et Red 9 désintégrés par le laser libèrent les molécules organiques suivantes : 2-méthyl-5-nitro-aniline, 4-nitrotoluène, 2,5-dichloroaniline et 1,4-dichlorobenzène toxiques. Ces molécules ou les petits fragments de pigments sont entraînés vers le réseau sanguin, lymphatique, et les ganglions proches. Leur devenir précis est ensuite méconnu. Le métal peut être fragmenté ou chimiquement modifié, mais ne peut être détruit. Le pigment blanc contenant de l’aluminium a déjà un potentiel neurotoxique connu : l’« encéphalopathie des dialysés »…

Discussion

Avec le laser déclenché picosecondes la fabrication de nanoparticules est la règle, beaucoup sont éliminées dans la circulation sanguine et une partie des nanoparticules sont phagocytées par le macrophage. Les nanoparticules après passage dans le sang arrivent dans les organes du corps humain, passent la barrière hémato-encéphalique et heureusement sont filtrées par le rein pour être éliminées par les urines. Les connaissances scientifiques actuelles sur la toxicité des nanoparticules sont insuffisantes pour pouvoir faire une bonne évaluation du risque.

Conclusion

Les tatoueurs face au problème de la toxicité des encres nous répondent que le corps humain a d’énormes capacités de tolérance. Ils ont pour l’instant raison car la littérature ne nous fournit pas de preuve pour cela. Le devenir des nanoparticules d’encres de détatouage est un grand problème. Les fabricants de lasers picosecondes vendent des machines sans avoir fait la moindre étude sur le devenir des nanoparticules d’encre. Est-ce une attitude responsable ?

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Laser déclenché, Nanoparticules, Encres


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Vol 142 - N° 6-7S2

P. S359 - juin 2015 Retour au numéro
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