Nous cherchons à déterminer en quoi les sensations, les émotions ressenties par le thérapeute sont des éléments de compréhension analytique du psychisme de l’individu.

Nous proposons une étude théorique et clinique des notions d’émotions, d’empathie en croisant les concepts analytiques freudiens, post-kleiniens avec ceux des neurosciences. Nous étayons notre démarche par l’analyse d’une séquence clinique avec un enfant autiste reçu en thérapie. Nous avons questionné l’émotion à partir de ce qu’il révèle des transformations des sensations-mouvements en affect-représentation.

L’étude conceptuelle et clinique nous amène à donner une définition singulière de l’émotion au sens analytique. Nous pouvons plus clairement comprendre que la rencontre émotionnelle avec un patient procède d’un processus thérapeutique. Nous avons été amené à définir cette rencontre comme une cocréation à partir des éprouvés ressentis en séance et élaborés en dehors de celle-ci. La remobilisation psychique serait précédée d’une mise en mouvement des corps. L’émotion esthétique éprouvée par le thérapeute renvoie à des processus primaires de la pensée. Les vivre avec le patient, les élaborer ensuite remobilise des processus de symbolisation primaire restés en panne chez cet enfant.

Il serait intéressant de poursuivre ce travail des processus de symbolisation primaire au regard d’autres cliniques comme celles adolescentes. Comment l’empathie analytique se comprend dans d’autres organisations psychiques que celles autistiques ?

La métapsychologie freudienne permet de penser le lien entre la sensation et la représentation mais ce sont les post-kleiniens qui ont donné à l’émotion une autre dimension. Elle devient un outil technique dans le processus thérapeutique. Ici nous l’avons étudiée comme appartenant à la symbolisation primaire. Prendre en compte de manière plus rigoureuse l’ensemble des éprouvés, pensées, ressentis permet de suivre au plus près l’évolution psychique d’un patient.

I am attempting to determine in what feelings and emotions felt by the therapist are analytical elements for a better understanding of an individual's psyche.

I suggest a theoretical and clinical study of notions of emotions, of empathy, by intersecting post-Kleinian Freudian analytical concepts with neuroscience concepts. I describe my mode of analysis through a clinical sequence with an autistic child that I have had in therapy. I am questioning emotions through the mirror of transformation of feeling-moves in affect-representation.

Our clinical and conceptual study gives us a singular definition of emotion in the analytical sense. We can clearly understand that an emotional meeting with a patient corresponds to a therapeutic process. I have defined this meeting as a co-creation building upon feelings developed in practice and elaborated outside of it. The mental remobilization would be preceded by a body movement. The esthetic emotion felt by the therapist goes back to primary processes of thinking. Primary processes of symbolization are remobilized for the child through the relationships we have with the patient.

It is interesting to pursue this research of primary processes of symbolization in regards to other clinical cases, such as female teenagers. How could analytical empathy be understood in other mental organizations than autism?

Freudian metapsychology makes it possible to link sensation with representation. However, the post-Kleinians are those who gave another dimension to emotion. Emotion becomes a technical tool in the therapeutic process. Here, I have studied emotion as part of primary symbolization. The patient's mental evolution can therefore be better analyzed in taking into account feelings and thoughts.