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Corps étranger vésico-urétral chez une chatte - 24/07/15

Doi : 10.1016/j.anicom.2015.06.002 
J. Cheylan , J. Dahan, B. Reynolds, O. Dossin
 École nationale vétérinaire de Toulouse, 23, chemin des Capelles, 31300 Toulouse, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les corps étranger vésicaux sont plus rares en médecine vétérinaire qu’en médecine humaine [1, 2, 3]. La principale cause de corps étranger chez le chien et en moindre mesure chez le chat est l’épillet de graminée.

Historique

Une chatte européenne stérilisée de 6ans est présentée en consultation pour strangurie, pollakiurie, hématurie évoluant depuis 1,5an. Lors des premières consultations, une cystite bactérienne associée à une lithiase à struvites est suspectée. Des traitements antibiotiques réalisés à plusieurs reprises n’ont pas permis d’amélioration notable. Six mois avant la consultation, des radiographies et une échographie abdominale ne révélant pas d’anomalie, une suspicion de cystite idiopathique a motivé la mise en place d’un traitement hygiénique, accompagné d’une alimentation H-Dilution exclusive® (Royal Canin). Aucune amélioration n’a alors été observée.

Examen clinique et démarche diagnostique

À l’examen clinique, la palpation abdominale révèle une petite vessie très indurée, et douloureuse. Un élément discrètement radio-opaque d’environ 4cm est visualisé à la radiographie abdominale de profil dans l’aire de projection vésicale. L’échographie abdominale révèle une vessie vide contenant une structure hyper-échogène associée à un cône d’ombre acoustique au sein de la vessie. Le reste du tractus urinaire ne présent pas d’anomalie radiovisible. Le prélèvement d’urine pour analyse est alors impossible. La créatininémie est dans l’intervalle de référence.

Une cystographie en double-contraste révèle la présence d’un élément linéaire radio-opaque, bien structuré, ne semblant pas rattaché à la paroi vésicale et partiellement engagé dans l’urètre. Cet élément est compatible avec une concrétion minérale ou un corps étranger. La distension vésicale maximale est réduite à 10mL. Une cystoscopie confirme la présence d’un élément végétal. L’analyse cytologique de l’urine diluée révèle la présence d’une inflammation associée à la présence de bactéries.

Traitement

Le corps étranger est retiré par cystotomie. Un traitement antibiotique probabiliste (amoxicilline-acide clavulanique) est mis en place pendant 10jours, associé à des AINS (méloxicam) pendant 5jours.

À 14jours postopératoires, la chatte présente des mictions plus abondantes, moins fréquentes, une densité urinaire de 1,037, avec des leucocytes en quantité modérée et ne présente plus de douleur à la palpation abdominale. Un examen bactériologique des urines est négatif. L’échographie montre une bonne évolution des lésions vésicales et urétrales. À ce jour, elle présente un comportement urinaire normal.

Discussion et conclusion

Les maladies du bas appareil urinaire félin sont un motif de consultation fréquent en médecine vétérinaire et la cystite idiopathique est la cause la plus fréquente avant l’urolithiase [4].

La présence de corps étranger vésical peut être due à une migration à travers les tissus (en provenance du tube digestif notamment [1]) ou par remontée des voies urinaires. Seulement 3 cas ont été rapportés chez le chat. La durée d’évolution varie de 2jours à 6mois. L’échographie abdominale est un examen de choix pour suspecter la présence d’un corps étranger végétal. Les complications possibles après 1an d’évolution sont le développement d’une maladie rénale, la perte de compliance vésicale, la sténose urétrale suite au retrait du corps étranger voire même le développement d’une complication infectieuse systémique (endocardite). Le corps étranger fait office de support pour des dépôts cristallins et favorise la formation d’un calcul de taille importante [1]. Les corps étrangers vésicaux sont une affection rare en médecine vétérinaire [5] mais qui doivent rentrer dans le diagnostic différentiel des cystites récidivantes. Le pronostic est en général bon mais des complications graves sont possibles.

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Vol 50 - N° 2

P. 71-72 - avril 2015 Retour au numéro
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