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Cas atypique de parasitose associée à une tumeur de l’ampoule de Vater chez un chat - 24/07/15

Doi : 10.1016/j.anicom.2015.06.014 
A. Fonlupt , A. Lecoindre, J. Sonet, C. Fournel-Fleury, B. Pouleur-Larrat, T. Marchal, J. Cadore, E. Segard
 VetAgro Sup, 1, avenue Bourgelat, 69280 Marcy-l’Étoile, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Chez le chat, le canal pancréatique majeur et le canal cholédoque convergent au sein de la paroi duodénale dans l’ampoule de Vater (ou ampoule hépato-pancréatique), avant de s’aboucher dans le duodénum via la papille pancréatique majeure [1].

Cette papille est le siège de pathologies obstructives peu fréquentes, en particuliers les tumeurs épithéliales, les cholélithiases, les infections parasitaires, les corps étrangers, etc.

Historique

Un chat européen mâle de 12ans, non vacciné, régulièrement traité contre les parasites externes et vermifugé, est présenté pour dysorexie, abattement et vomissements depuis plusieurs jours.

Examen clinique

Le chat est maigre (SC : 2/5), déshydraté (10 %), abattu et ictérique. Son auscultation cardiaque et pulmonaire ne révèle pas d’anomalie. La palpation abdominale est souple et non douloureuse.

Démarche diagnostique

L’animal est hospitalisé afin de le réhydrater et d’effectuer des examens complémentaires.

Un bilan biochimique révèle une augmentation importante de la bilirubine totale (128μmol/L) et modérée des PAL (112U/L) et AlAT (322U/L). Les globulines sont discrètement augmentées (53g/L).

On observe également une leucocytose importante et une bilirubinurie (++).

Le test FIV est positif, le FeLV est négatif.

Au cours de l’hospitalisation son état d’hydratation et son appétit s’améliorent, l’ictère diminue, mais le chat reste abattu et une douleur abdominale apparaît.

Une échographie est alors réalisée, montrant un épaississement marqué (15×20mm) et une hétérogénéité de la papille pancréatique évoquant un processus tumoral ou inflammatoire très sévère.

On observe une dilatation marquée du cholédoque (d=10mm), du canal cystique (d=4mm) et du canal pancréatique (d=6mm) associée à un épaississement de leur paroi et de celle de la vésicule biliaire (e=5mm), en faveur d’une obstruction et d’une cholécystite (ou infiltration tumorale).

Des éléments tubulaires compatibles avec des vers sont visualisés dans la lumière duodénale, jéjunale mais aussi du canal pancréatique (lobe gauche) et du cholédoque.

Un épaississement diffus, modéré à marqué, de la musculeuse gastrique et de l’intestin grêle est noté, révélant une gastro-entéropathie chronique diffuse. La paroi colique est également épaissie. Une adénopathie mésentérique et iléo-colique est visible, indiquant une adénite réactionnelle ou une infiltration tumorale.

Le pancréas apparaît hypoéchogène, de taille augmentée, associé à une hyperéchogénicité des graisses en pourtour, évoquant prioritairement une pancréatite aiguë.

L’examen coproscopique confirme une infestation parasitaire à Toxocara cati (++) et Taeniidae (+).

Après vermifugation des contrôles échographiques sont réalisés, permettant de constater le délitement puis la disparition des parasites, une accentuation de la dilatation du cholédoque (d=18mm) et une dilatation des canaux biliaires, signe d’une aggravation de l’obstruction des voies biliaires.

L’analyse de cytoponctions échoguidées de la papille pancréatique est en faveur d’un processus néoplasique, dans un contexte inflammatoire discret.

Des biopsies intestinales endoscopiques sont alors réalisées. Dans l’attente des résultats, le chat est rendu à ses propriétaires avec un rendez-vous de contrôle 2 semaines plus tard.

Traitement

Une fluidothérapie est mise en place à l’admission, associée à un traitement antiémétique (maropitan) et à de la vitamine B12.

L’animal est vermifugé une première fois (fenbendazole), puis le traitement est réitéré suite à une nouvelle coproscopie positive : Giardia (+) et Isosporidés (+).

Après 6jours d’hospitalisation, de l’acide ursodésoxycholique est administré. Une antibiothérapie (amoxicilline+ac. clavulanique), une corticothérapie (prednisolone) et un pansement gastrique (sucralfate) sont ensuite mis en place.

Évolution

Les biopsies endoscopiques ne sont pas en faveur d’un processus tumoral et concluent à un phénomène immunitaire spécifique du duodénum.

Compte tenu de la dégradation de l’état général de l’animal malgré les traitements, une décision d’euthanasie est prise en accord avec les propriétaires.

L’examen histologique après autopsie dévoile la présence d’un adénocarcinome de l’ampoule de Vater avec métastases lymphatiques régionales, associé à une cholangio-hépatite et une pancréatite sévères.

Discussion

Les tumeurs des voies biliaires extra-hépatiques ont été rarement décrites dans la littérature chez le chien et le chat [1, 2, 3], en particulier au niveau de la papille pancréatique [1, 2].

L’originalité du cas exposé réside dans la coexistence d’une tumeur rare (adénocarcinome de l’ampoule de Vater) et d’une migration parasitaire inhabituelle (ascaris dans le canal pancréatique et le cholédoque), compliquant la démarche diagnostique. Il s’agirait du premier signalement d’une telle association, pour laquelle la contribution de l’échographie a été déterminante.

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Vol 50 - N° 2

P. 80-81 - avril 2015 Retour au numéro
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