Les patients déments sont a priori vécus comme des personnes « demens », c’est-à-dire privées d’esprit, leurs fonctions cognitives s’altèrent petit à petit, à l’aune de leur corps qui lui aussi faiblit. Pourtant, quand le soignant se donne les moyens d’un accès à l’autre, une parole pleine d’esprit émerge. Dans cette confusion du temps et des lieux, comment recueillir ces traces de leur mémoire vive, de leur vécu corporel ? Nous avons choisi le dessin d’eux-mêmes pour objectiver ces traces d’esprit dans un corps qui se délite. C’est ce que notre article va s’employer à révéler dans un souci éthique d’être à l’autre.

Alzheimer patients are generally viewed as “demented”, in other words deprived of mind. Their cognitive functions gradually decline, and alongside their bodies become weaker. Yet when caregivers take the trouble to gain access to these individuals, the discourse that emerges is clearly “mindful”. In the midst of this confusion of time and place, how can we capture the traces of their living memory, and their bodily experience? We opted to have these individuals make drawings of themselves so as to objectify the traces of mind in bodies that are deteriorating. This paper describes this process in an ethical approach to the other.