Dépistage du cancer colorectal - 29/02/08
Bernard Denis [1],
Philippe Perrin [1],
Anne-France Cailleret [1],
Francis Guth [1],
Marcel Ruetsch [1],
Patrick Strentz [1]
Voir les affiliationsObjectifs |
Evaluer les connaissances, les convictions, les pratiques et les attentes des médecins généralistes d'un département français vis-à-vis du dépistage du cancer colorectal avant le démarrage d'une campagne de dépistage organisé.
Méthodes |
Une enquête postale était réalisée en 2002 auprès des 600 médecins généralistes du département du Haut-Rhin.
Résultats |
Soixante-deux pour cent ont répondu. Quatre-vingt-cinq pour cent recherchaient régulièrement les antécédents familiaux de cancer colorectal. Le dépistage individuel du cancer colorectal était proposé régulièrement par 92 % des médecins en présence d'antécédents familiaux (86 % par coloscopie) et par 20 % en l'absence d'antécédent (69 % par recherche de sang occulte dans les selles). Soixante-quinze % ne connaissaient pas les recommandations de la conférence de consensus de 1998. Cinquante-trois pour cent prescrivaient régulièrement la recherche de sang occulte dans les selles, surtout pour un dépistage en cas d'antécédents familiaux et pour l'exploration de symptômes, principalement anémie ferriprive et altération de l'état général. Soixante-dix-sept pour cent prescrivaient une coloscopie en cas de recherche de sang occulte dans les selles positive. Cinquante-quatre % s'étaient faits personnellement dépister. Cinquante-six pour cent estimaient que le dépistage de masse permettait de diminuer beaucoup la mortalité par cancer colorectal et la majorité d'entre eux était favorable à la future campagne de dépistage organisé.
Conclusions |
Le dépistage du cancer colorectal est moins prescrit que le dépistage des cancers féminins. Les recommandations actuelles sont méconnues des médecins généralistes. Les opinions et pratiques sont très hétérogènes et la prescription de recherche de sang occulte dans les selles est souvent inappropriée. Une formation des médecins généralistes au dépistage est nécessaire. Une clarification des recommandations et de la politique de dépistage du cancer colorectal est souhaitable en France.
Colorectal cancer screening: a survey of French general practitioners |
Aim |
To determine knowledge, beliefs, self-reported practices and wishes of French general practitioners regarding colorectal cancer screening before the start of an organized screening program.
Methods |
A postal survey of the 600 general practitioners of the Haut-Rhin area was made in 2002.
Results |
Response rate was 62%. Eighty-five % asked routinely their patients about their family history of colorectal cancer. Colorectal cancer screening was routinely proposed by 92% of practitioners to individuals with a family history (86% with colonoscopy) and by 20 % to individuals without family history (69% with faecal occult blood test). Seventy-five % did not know French consensus conference guidelines on colorectal cancer screening. Fifty-three % ordered routinely faecal occult blood testing, mostly for the screening of individuals with family history and for the evaluation of symptoms, mainly iron-deficiency anemia and weight loss. Seventy-seven % would explore with colonoscopy subjects with positive faecal occult blood test. Fifty-four % had personally undergone screening. Fifty-six % considered that mass screening could reduce a lot colorectal cancer mortality and most of them agreed with the forthcoming organized colorectal cancer mass screening program.
Conclusions |
Screening for colorectal cancer is ordered less often than screening for female cancers. General practitioners are unaware of current guidelines. Beliefs and practices vary considerably and faecal occult blood testing is often inappropriately prescribed. Medical education concerning screening is needed. Colorectal cancer screening guidelines and policy should be clarified in France.
Plan
© 2003 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 27 - N° 11
P. 992-997 - novembre 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.