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La pratique et le traitement des thromboses de cathéter au cours du cancer - 03/09/15

Doi : 10.1016/j.jmv.2015.07.025 
S. Villiers
 Hôpital Saint-Louis, anesthésie réanimation et traitement chirurgical des grands brûlés, Paris, France 

Résumé

La thrombose veineuse sur cathéter veineux central (TVCVC) se définit comme le développement d’un caillot fibrinocruorique plus ou moins obstructif de la veine, soit à partir du cathéter (thrombus en manchon), soit à partir de l’endoveine.

Les facteurs de risque sont bien identifiés : ceux liés à la maladie cancéreuse (type du cancer et son stade d’évolution, nature de la chimiothérapie, traitements hormonaux, traitement chirurgical, thrombophilie…) ; ceux liés au cathéter (malposition de l’extrémité du cathéter hors de la jonction cavo-atriale, blessure répétée et traumatisante de la veine au moment de la pose, recours à des matériaux plus thrombogènes que d’autres, choix du diamètre du cathéter par rapport au diamètre de la veine, et enfin le choix de la veine ponctionnée : la veine fémorale étant plus thrombogène que les veines du territoire cave supérieur. De même, des antécédents de cathétérismes du même côté sont autant de facteurs confondants.

Dans plus de la moitié des cas, ces TVCVC surviennent précocement, dans les six premières semaines.

Dans sa forme symptomatique, de l’ordre de 4 % (0,2 à 0,3 thromboses/1000jours de cathétérisme), le diagnostic clinique est souvent évident : douleur, fièvre, œdème cervico-brachial, voire un syndrome cave supérieur. Asymptomatique, cas le plus fréquent, la TVCVC est révélée dans plus de la moitié des cas lors de l’exploration d’une dysfonction du cathéter ou bien à l’occasion d’une TDM d’évaluation. Une ETT peut aussi découvrir une thrombose de l’OD sur cathéter, plus rare fréquemment silencieuse, mais potentiellement grave.

Le risque embolique d’une TVCVC est estimé aux alentours de 15 %, mais elle est sûrement sous estimée, et là encore révélée par l’imagerie d’évaluation.

La suspicion de TVCVC est confirmée par l’échographie-Doppler, examen de référence, d’excellente spécificité, avec une moins bonne sensibilité, fonction aussi du siège de la thrombose.

L’exploration de la veine cave par une TDM injectée ou une IRM est indiquée en cas de syndrome cave supérieur ou lorsque l’on suspecte une extension de la thrombose aux veines thoraciques.

Le traitement de la TVCVC dans le cancer s’appuie aujourd’hui sur les seules recommandations publiées en 2013, sous l’égide du GFTC.

Le traitement anticoagulant repose sur la prescription d’HBPM à dose hypocoagulante, débuté dès le diagnostic posé et pour une durée d’au moins 3 à 6 mois, voire davantage si le cathéter est maintenu en place.

La place des thrombolytiques est discutée au cas par cas. Ils sont en général réservés au syndrome cave menaçant et lorsque le risque vital immédiat est important.

Le retrait du cathéter au moment du diagnostic ne doit pas être systématique lorsque le cathéter demeure indispensable pour la poursuite du traitement, bien positionné, fonctionnel et non infecté. Une évolution défavorable à 72h d’un traitement anticoagulant efficace plaide pour le retrait du cathéter.

Quant à la prévention primaire, elle n’est pas aujourd’hui recommandée (IA), aussi bien à dose iso qu’hypocoagulante.

À côté des RCP spécifiques « Thrombose et Cancer » qui ont démontré leur valeur ajoutée dans la prise en charge des cas difficiles, de nouveaux outils numériques embarqués existent (plate-forme mobile « IOS apple et Androïd »), compléments utiles à la prise en charge des TVCVC, en accord avec les dernières recommandations internationales.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 40 - N° 5

P. 284 - septembre 2015 Retour au numéro
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