Quelle place pour les anti-plaquettaires dans la MTEV ? - 03/09/15
Résumé |
Les patients victimes d’un épisode non provoqué de maladie thromboembolique veineuse (MTEV) ont un risque de récidive, après l’arrêt du traitement, de 10 % la première année et de 30 % après 10ans. Le traitement au long cours par antivitamine K (AVK) réduit très significativement le risque de récidive mais expose à des complications hémorragiques, la survie n’étant finalement pas améliorée. Les inconvénients et contraintes imposés par les AVK font que de nombreux patients cessent leur traitement après les trois premiers mois de traitement. L’aspirine à faible dose est universellement utilisée dans la réduction du risque attaché à l’athérosclérose. Dans la MTEV, l’Antiplatelet Trialist's Collaboration et le Pulmonary Embolism Prevention trial collaboration group ont montré qu’après une MTEV secondaire à une chirurgie orthopédique ou dans des situations à risque telle une immobilisation prolongée, l’aspirine réduisait le risque de récidive de 30 à 40 %. Dans l’essai randomisé versus placebo WARFASA, l’aspirine à la dose de 100mg/j induisait une réduction du risque de récidive de MTEV de 42 % sans excès d’effets indésirables ou de saignements. L’essai ASPIRE réalisé selon le même design mais handicapé par un manque de puissance ne montrait pas de différence sur le critère primaire d’évaluation : les récidives thrombotiques. Cependant, l’antiplaquettaire réduisait significativement l’incidence d’un critère composite incluant les récidives de MTEV et les événements artériels. Les résultats combinés des études WARFASA et ASPIRE ont montré une diminution hautement significative de 32 % des récidives de MTEV et de 34 % des événements vasculaires majeurs sans augmentation du risque de saignements cliniquement significatifs. Les mécanismes pharmacologiques étayant ces résultats ne sont pas connus avec certitude. Au niveau de la veine, la dysfonction endothéliale et concomitamment l’activation plaquettaire semblent impliquées dans la formation du thrombus, d’où l’action bénéfique de l’aspirine. Ainsi, l’aspirine représente une solution peu chère et peu contraignante durant la première année qui suit une MTEV non provoquée après une durée minimale de trois mois d’un traitement anticoagulant à doses curatives. Cependant, dans cette indication, des incertitudes persistent : la durée optimale d’utilisation de l’aspirine n’est pas connue et plus encore l’efficacité relative des anti-Xa oraux directs reste à préciser.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie thromboembolique veineuse, Aspirine
Plan
Vol 40 - N° 5
P. 287 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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