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Chirurgie endocrinienne cervicale sous hypnosédation, expérience d’un centre hospitalo-universitaire - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.240 
Cyrielle Labarriere 1, , Martine Buchberger 1, Michel Durand 1, Philippe Chaffanjon 2, Pierre Albaladejo 1, Jean-François Payen 1
1 Pôle anesthésie-réanimation 
2 Pôle thorax et vaisseaux, CHU de Grenoble, Grenoble, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’hypnosédation est une technique d’anesthésie qui associe une sédation intraveineuse, une anesthésie locale et une hypnose [1]. Cette technique est réalisée en chirurgie endocrinienne cervicale depuis 1995 par l’équipe de Faymonville [2] et ne présente pas un risque accru de complications postopératoires [3]. Peu d’études ne se sont intéressées à la satisfaction des patients cervicotomisés sous hypnosédation. L’objectif de notre étude était d’évaluer le taux de satisfaction des patients opérés d’une cervicotomie sous hypnosédation.

Patients et méthodes

Nous avons étudié rétrospectivement les patients cervicotomisés sous hypnosédation de 2011 à 2014. Un seul médecin anesthésiste (formé à l’hypnose Ericksonienne) a conduit ces hypnoses associées à une sédation et une anesthésie locale selon un protocole local. Les patients étaient informés de l’absence de monitorage des nerfs récurrents. Étaient recueillies des données préopératoires (parmi lesquelles le score ASA, l’indication opératoire, le contexte carcinologique), peropératoire (doses de sédation, geste chirurgical, échec), et postopératoires : survenues de complications (hématome, dysphonie ou hypocalcémie) et questionnaire de satisfaction rempli par le patient (satisfaction globale, volonté pour recommencer et recommander la technique anesthésique)

Résultats

Quarante et un patients inclus (dont 35 femmes). L’âge était de 49±14ans (13–73). Le score ASA principal était de 1. L’indication chirurgicale était une hyperparathyroïdie primaire (15), un nodule thyroïdien isolé (14), un goitre muldinodulaire (8), une maladie de Basedow (3), et 1 totalisation dans un contexte carcinologique. Il y avait une suspicion de lésion cancéreuse pour 19 cas (46 %). Les doses moyennes de midazolam et de remifentanil étaient respectivement de 1,1mg (0–5) et 170μg (0–375). Le geste chirurgical était une parathyroïdectomie (37 %), une thyroïdectomie totale (37 %) ou partielle (26 %). Il y a eu 3 échecs pour raisons chirurgicales, 2 goitres plongeants et des parathyroïdes intrathoraciques nécessitant une conversion en anesthésie générale en cours de procédure, mais aucun échec d’hypnose. Aucune complication de type hématome suffocant ou paralysie récurentielle n’a été relevée. Trente-quatre patients n’ont pas eu de supplémentation calcique en postopératoire. L’examen anatomopathologique retrouvait un goitre pour 16 patients, dont presque 40 % de lésions carcinologiques.

Tous les patients étaient satisfaits de leur prise en charge globale. Aux questions « recommenceriez-vous une chirurgie sous hypnosédation » seul 1 patient ne savait pas, et « recommanderiez-vous la technique d’hypnosédation comme anesthésie à votre entourage » seul 1 patient a répondu non.

Discussion

L’hypnosédation pour cervicotomie est peu utilisée, car elle nécessite un anesthésiste formé à l’hypnose, un chirurgien expérimenté, et un patient motivé pour cette technique anesthésique. Notre étude a montré une satisfaction globale des patients et confirme que cette chirurgie est réalisable sous hypnosédation, sans augmentation des complications.

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Vol 1 - N° S1

P. A155-A156 - septembre 2015 Retour au numéro
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