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Pronostic des bactériémies au cours des péritonites postopératoires - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.330 
Adel AlQarni 1, Pascal Augustin 1, Nathalie Grall 2, Aurelie Snauwaert 1, Brice Lortat Jacob 1, Konstantinos Arapis 3, Philippe Montravers 1,
1 DAR 
2 Laboratoire microbiologie 
3 Service de chirurgie générale, CHU Bichat, AP–HP, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les bactériémies sont un élément de mauvais pronostic au cours des infections graves qui n’a jamais été analysé au cours des péritonites postopératoires (PPO). L’objectif de notre étude était d’évaluer l’impact des bactériémies sur la mortalité de PPO.

Patients et méthodes

Entre 1999 et 2014 tous les patients (pts) admis en réanimation pour PPO ont été inclus prospectivement dans une base de donnée. Les pts bactériémiques (B+) étaient définis comme ayant au moins une hémoculture positive dans les 24heures précédant ou suivant la reprise chirurgicale. Nous avons recueilli les caractéristiques démographiques, les maladies de fond, les scores IGS II et SOFA au moment de la reprise, les résultats microbiologiques, les éléments de pronostic, durée de séjour et décès. Les pts B+ ont été comparés aux pts non bactériémiques (B−) (p<0,05 retenu comme seuil).

Résultats

Au total, 292 pts (53 % d’hommes âgés de 60±17ans avec 33 % de maladie de fond fatale) ont été inclus dont 58 (20 %) pts B+. L’âge n’était pas différent dans les deux groupes. Une immunodépression et un cancer évolutif étaient retrouvés plus souvent dans le groupe B+ (p<0,001 et p<0,02, respectivement). Aucune différence n’a été notée concernant les caractéristiques chirurgicales initiales. Le délai de reprise (9±8jours), la location et les causes de PPO étaient similaires dans les deux groupes. Le score IGS II (48±18) était similaire dans les deux groupes mais le SOFA était plus élevé dans le groupe B+ (9±4 vs 7±4 ; p<0,05). Les germes isolés des bactériémies (19 % de bactéries multi-résistantes BMR majoritairement à Gram +) étaient des germes à Gram+ (34 %), à Gram− (47 %), anaérobies (14 %) et levures (10 %). Parmi les germes isolés du péritoine, seules les proportions de Escherichia coli (55 vs 41 % ; p<0,05) et Enterobacter spp. (28 vs 15 %, p<0,02) étaient accrues dans le groupe B+ par rapport à B−. La fréquence de BMR dans les prélèvements péritonéaux était identique dans les deux groupes. Le traitement probabiliste était adapté dans 69 % des cas dans les groupes B+ et B− sans différence sur la nature des molécules choisies, la fréquence des associations (75 et 80 % dans les groupes B+ et B−) ou la durée de traitement (11±6j). Aucune différence n’était constatée dans la fréquence des de-escalades (51 % dans le groupe B+ vs 55 %) et des escalades (19 % dans le groupe B+ vs 25 %) dans les deux groupes. La mortalité était plus élevée pour les patients B+ (47 % vs 31 % dans le groupe B− ; p<0,05). La fréquence des reprises chirurgicales (47 % dans les deux groupes), la durée de ventilation mécanique chez les survivants (11+11j dans les deux groupes), la durée de séjour en réanimation (18+12 vs 21±19 j dans le groupe B−) n’étaient pas différents dans les deux groupes. La présence d’entérocoques dans les prélèvements péritonéaux semble être un facteur de mauvais pronostic en cas de bactériémie (74 % de décès vs 32 % en l’absence d’entérocoques ; p<0,01).

Discussion

Dans notre population de PPO, une augmentation de la mortalité a été observée chez les pts B+ mais peu d’éléments expliquent cette différence mis à part le terrain, la présence d’un cancer évolutif et peut être la présence d’entérocoques dans les prélèvements péritonéaux.

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Vol 1 - N° S1

P. A216 - septembre 2015 Retour au numéro
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