Impact des anti-inflammatoires sur le pronostic des cellulites cervico-faciales - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Les cellulites cervico-faciales (CCF) sont des infections des espaces aponévrotiques de la face et du cou dont le point de départ est le plus souvent oropharyngé ou dentaire. Parmi les facteurs favorisants, le rôle des anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) et non stéroïdiens (AINS) reste débattu. Il a été récemment montré une augmentation du nombre de médiastinites chez les patients exposés aux corticoïdes [1 ]. L’objectif principal de cette étude est de décrire les conséquences de la prise d’anti-inflammatoires (AIS/AINS) sur l’évolution et la gravité d’une CCF en réanimation.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective, observationnelle menée dans une réanimation chirurgicale de 2008 à 2014. Tous les dossiers de patients hospitalisés en réanimation pour une CCF ont été extraits à partir des données du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information. Les données quantitatives étaient analysées avec un test de Mann-Whitney ou un test-t selon la distribution. Les données qualitatives avec un test de Chi2. Le seuil de significativité retenu était 0,05.
Résultats |
Soixante-huit patients ont été inclus. L’âge moyen était de 53±20ans. Vingt-cinq pour cent des patients avaient eu recours à l’automédication. Avant l’admission, 50 % avaient reçu des AINS et 40 % des AIS (dont 16 % les deux). Quarante-cinq pour cent des patients avaient reçu une antibiothérapie en ambulatoire et présentaient un score IGS II à l’admission moins élevé que ceux qui n’en n’avaient pas reçu (34±13 vs 41±16 p=0,05). Dans 70 % des cas l’antibiothérapie préhospitalière était adaptée aux germes retrouvés a posteriori. Le taux de médiastinites était de 29 % et n’était pas influencé par la prise d’AIS et/ou AINS (Tableau 1).
Discussion |
Cette étude ne retrouve pas d’augmentation des complications chez les patients ayant pris des AINS et/ou des corticoïdes possiblement en raison d’un effectif de patients insuffisant. Néanmoins ils entraînent un retard de prise en charge des CCF ce qui incite à la prudence quant à leur délivrance sans avis médical devant une infection oro-pharyngée. La prise d’antibiotiques en préhospitalier pourrait être un facteur protecteur. Une étude multicentrique permettrait de définir la relation entre la prise d’anti-inflammatoires et la gravité des CCF grâce à un effectif de patients plus important.
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Vol 1 - N° S1
P. A217 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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