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Remplissage vasculaire en centre de traitement Ebola : comparaison de l’abord vasculaire périphérique et central - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.394 
Jean Cotte 1, 2, , Pierre-yves Cordier 2, 3, Julien Bordes 1, 2, Pierre Esnault 1, Eric Meaudre 1

et Centre de Traitement des Soignants-Conakry, Guinée

1 Anesthésie-réanimation, HIA Sainte-Anne, Toulon, France 
2 Centre de traitement Ebola pour soignants, Conakry, Guinée 
3 Anesthésie-réanimation, HIA Laveran, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Une épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) touche actuellement l’Afrique de l’Ouest. Les patients infectés présentent une diarrhée abondante et des vomissements, responsables d’une déshydratation et de troubles ioniques [1]. Le traitement est symptomatique et nécessite fréquemment un abord intraveineux (IV). Les conditions de soins difficiles (équipements de protection individuels, climat, obstacles culturels et linguistiques à l’acceptation des soins) compliquent l’obtention et le maintien des abords vasculaires. L’objectif de cette étude est de comparer la voie veineuse périphérique (VVP) à la voie veineuse centrale (VVC) dans la prise en charge des patients avec MVE.

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective, réalisée entre janvier et mars 2015 au centre de traitement Ebola pour soignants de Conakry. Les caractéristiques de l’ensemble des abords IV posés ont été recueillies. Le critère de jugement principal était le ratio volume de perfusion effectif/volume prescrit (VE/VP).

Résultats

Parmi les 14 patients admis, 13 ont eu au moins un abord vasculaire. L’indication majoritaire était la réhydratation (87 %), suivie par l’administration de traitement IV. Vingt-huit VVP et 8 VVC ont été posées avec un taux de succès à la première tentative de 86,7 % et 75 %. Il n’y a eu aucun accident d’exposition virale lié aux abords IV ; 37,5 % des VVC ont eu une complication mineure, il n’y a eu aucune complication majeure. La durée médiane de survie des VVC était supérieure (96±34 vs 33,5±21, p<0,001). Il existait une tendance non significative à un meilleur taux de survie des VVC (50 % vs 12,5 %, p=0,12). Le VE/VP était supérieur dans le groupe VVC (moyenne 0,95±0,08 vs 0,7±0,27, p<0,001) de même que le nombre de jours avec respect intégral de la prescription (71,2 vs 34,1 %, p=0,002). Chaque VVC permettaient d’éviter une médiane de 4,5 (IC 95 % 2–5,5) ponctions vasculaires par patient (Tableau 1 et Fig. 1).

Discussion

Aucune étude n’a comparé les modalités d’abord IV pour les patients avec MVE. La VVP est cependant recommandée en première intention [2]. Le faible taux de survie observé pourrait compromettre la délivrance effective des volumes de perfusion prescrits, pérennisant l’hypovolémie et majorant le risque de défaillance d’organe. La VVC a été utilisée avec succès en conditions épidémiques [3] ou elle a montré une diminution de l’exposition des soignants au risque viral. Notre étude confirme qu’il s’agit d’une alternative fiable et sure à la VVP dans ce contexte. Elle suggère une amélioration de la délivrance du remplissage vasculaire, composante prioritaire de la prise en charge des patients avec MVE. Une évaluation prospective de l’impact clinique du type d’abord vasculaire dans cette pathologie est souhaitable.

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Vol 1 - N° S1

P. A257-A258 - septembre 2015 Retour au numéro
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  • Mise en condition opérationnelle d’un service de réanimation pour l’accueil de patients Ebola
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