Comparaison de deux dispositifs de compression ilio-fémorale utilisés en médecine de guerre : Combat Ready Clamp® vs SAM Junctional Tourniquet® - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Les hémorragies des zones frontières entre le tronc et les membres sont non garrotables et difficilement compressibles. Ces hémorragies dites « jonctionnelles » sont actuellement responsables de 20 % des décès évitables de cause hémorragique sur le terrain, dont la majorité concerne la région de l’aine [1 ]. Pour y faire face, quatre dispositifs mécaniques permettant une compression proximale des axes artériels ont été récemment développés. Peu d’études cliniques sont disponibles. L’objectif de notre étude était de comparer l’efficacité de deux dispositifs : le Combat Ready Clamp® (CRoC) et le SAM Junctional Tourniquet® (SJT), appliqués au creux inguinal lorsque les garrots tourniquets sont insuffisants en auto-application pour interrompre le flux artériel.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude clinique prospective portant sur 84 volontaires sains, dont le protocole a été approuvé par le comité d’éthique de la recherche de l’HIA Desgenettes. Après recueil du consentement éclairé et en l’absence de critères d’exclusion, chaque volontaire était réparti aléatoirement en deux groupes selon le dispositif utilisé en complément d’un garrot tourniquet placé à la racine de la cuisse. Tous les sujets participaient à l’étude en tenue de combat après réalisation d’un exercice physique. Le critère de jugement principal était l’abolition complète du flux artériel poplité mesuré en échographie-doppler.
Résultats |
Les résultats de notre étude montrent une très bonne efficacité des dispositifs de compression inguinale CRoC et SJT, voisine de 90 %. Il n’y a pas de différence significative d’efficacité entre le CRoC et le SJT, qu’ils soient associés au garrot ou utilisés seuls. En termes de douleur, les deux dispositifs jonctionnels ont une tolérance comparable, significativement bien meilleure que celle du garrot tourniquet. Même si aucune corrélation ne peut être affirmée statistiquement, les deux dispositifs semblent plus difficiles à appliquer sur des sujets avec un IMC élevé et/ou un profil de pression artérielle plus élevé. Aucun effet indésirable n’a été relevé pendant l’étude, ni à l’issue (Tableau 1).
Discussion |
À efficacité semblable, nous pensons que le SJT présente des atouts par rapport au CRoC. Son temps de pose est significativement plus court, il rend possible une compression inguinale bilatérale, il est le seul dispositif de compression ayant également l’indication pour la stabilisation pelvienne. Enfin, le SJT est moins cher et moins lourd. Ces résultats concordent avec la seule étude clinique comparative retrouvée dans la littérature [2 ]. Notre étude apporte des arguments objectifs pour les travaux du comité technique d’enseignement du sauvetage au combat dont un des rôles est de proposer les évolutions des matériels de santé. Ainsi, le SJT pourrait entrer dans la dotation des unités médicales opérationnelles de Rôle 1, en remplacement du CRoC. Nous soulignons l’intérêt de ces dispositifs en préhospitalier pour le milieu civil.
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Vol 1 - N° S1
P. A27-A28 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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