S'abonner

Essai randomisé en double insu évaluant l’efficacité d’une infiltration locale continue pré-péritionéale de ropivacaïne, après une hépatectomie chez l’adulte - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.419 
Jean-Baptiste Palluy 1, , Aurélien Dupre 2, Nadia Oussaid 3, Ellen Blanc 3, Véronique Peres-Bachelot 1
1 Anesthésie-réanimation 
2 Chirurgie carcinologique digestive 
3 Biostatistique, centre Léon-Bérard, Lyon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Actuellement, après une hépatectomie, la douleur postopératoire (DPO) nécessite des doses importantes de morphine, associées à des antalgiques dont l’hépatotoxicité est reconnue [1]. De plus, la persistance de troubles de coagulation pendant 8jours compromet l’ablation des cathéters périduraux [2]. L’infiltration continue d’anesthésiques locaux a montré son intérêt en chirurgie abdominale majeure [3], son efficacité et son innocuité post-hépatectomie sont à démontrer. L’objectif était de montrer qu’une infiltration locale continue de ropivacaïne (ROP) diminuait la consommation totale de morphine au cours des 96h post-hépatectomie.

Matériel et méthodes

Essai randomisé en double insu monocentrique. Après accord du CPP et consentement éclairé, les patients18ans avec ASA3, traités pour métastases hépatiques de cancer colique avec un délai entre chimiothérapie et hépatectomie3semaines étaient éligibles. Ils ont reçu une infiltration rapide sous-aponévrotique de 40mL de ROP (3,75mg/mL) ou de sérum physiologique (SP) en fin d’intervention, puis une infiltration continue de ROP (2mg/mL) ou SP en postop (débit de 8mL/h) via un ou des cathéter(s) multi-perforé(s) dans le plan pré-péritonéal. L’anesthésie comportait propofol, remifentanil et cisatracurium et l’analgésie postop comportait paracétamol, néfopam et morphine. Le critère principal était la consommation de morphine (mg/kg) durant les 96h postop. Les critères secondaires étaient la DPO, les complications immédiates et tardives, la réhabilitation postopératoire (délais de reprise du transit, de l’alimentation, de la mobilisation) et la satisfaction du patient.

Résultats

Entre 2009 et 2014, 85patients ont été randomisés en 2groupes comparables. Les résultats de l’analyse en intention de traiter montraient que les patients du bras ROP avaient une consommation totale de morphine moins importante au cours des 96h postop (médiane : 1,0 vs 1,5mg/kg, p=0,026). L’analyse per-protocole donnait des résultats similaires (médiane : 1,0 vs 1,6mg/kg, p=0,012). La différence était surtout visible les deux premiers jours (médiane : 0,3 vs 0,4mg/kg, p=0,004). Durant les 96heures postop, les patients du bras ROP consommaient moins de paracétamol (p=0,048). La consommation de néfopam ainsi que l’EVA au repos et à la toux était comparable entre les deux groupes. Treize patients (15,3 %) ont présenté au moins un effet indésirable relié au traitement : hallucinations (10,6 %), nausées et vomissements (4,7 %). Neuf patients (10,6 %) ont présenté au moins un effet indésirable grave mais aucun n’était lié au traitement. Un patient de chaque bras (2,5 %) a présenté une infection de paroi. La réhabilitation et la satisfaction des patients étaient similaires entre les 2groupes.

Discussion

Après une hépatectomie pour métastase d’origine colorectale, l’infiltration locale per- et postopératoire de ropivacaïne pendant 96heures, diminue la consommation morphinique totale sans augmenter le risque d’événement indésirable grave. On peut recommander cette technique dans le cadre de l’analgésie multimodale post-hépatectomie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2015  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 1 - N° S1

P. A274 - septembre 2015 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Évaluation en simulation de l’impact sur la qualité du massage cardiaque externe d’un outil de guidage, le CPRmeter®, au cours d’une réanimation prolongée. Étude prospective randomisée
  • Julie Delaunay, Clément Buléon, Laurent Halbout, Xavier Arrot, Jean-Luc Fellahi, Jean-Luc Hanouz, Jean-Louis Gérard
| Article suivant Article suivant
  • Étude multicentrique, randomisée, contrôlée, ouverte comparant 4 stratégies de préparation cutanée dans la prévention des infections de cathéters (ILC) acquises en réanimation
  • Olivier Mimoz, Jean-Christophe Lucet, Alain Lepape, Jean-François Timsit, Bertrand Debaene

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.