En montrant un niveau de satisfaction des patients systématiquement élevé, les enquêtes de satisfaction ne permettent pas d’identifier les dysfonctionnements qui existent dans notre pratique quotidienne. Or, les enquêtes d’insatisfaction pourraient permettre de mettre en évidences ces dysfonctionnements. Le but de cette étude était d’évaluer l’insatisfaction et la qualité́ de la consultation d’anesthésie pour les patients bénéficiant d’une intervention chirurgicale programmée en ambulatoire, afin de proposer des modifications dans une perspective dynamique d’amélioration des pratiques professionnelles.

L’enquête a été menée sur une période de 3 mois, au sein de l’unité de chirurgie ambulatoire du CHU de Poitiers à partir d’un questionnaire composé de 17 items dont le niveau d’insatisfaction était mesuré pour chacun des items par une échelle à 4 points (tout à fait d’accord, d’accord, plutôt d’accord et pas d’accord). Le questionnaire a été remis au patient par les infirmières et rempli de façon anonyme. Les patients ont été considérés comme insatisfaits s’ils étaient tout à fait d’accord ou d’accord, moyennement insatisfaits s’ils étaient plutôt d’accord et satisfaits s’ils n’étaient pas d’accord avec l’item proposé. Les résultats sont présentés sous forme de moyenne et d’écart-type pour les variables quantitatives et en effectif et pourcentage pour les variables catégorielles.

Dans cette étude, 152 questionnaires ont été exploités. Les items pour lesquels les patients ont été les plus insatisfaits étaient par ordre d’importance décroissante : le manque d’information sur les techniques chirurgicales (15,8 %), le manque d’implication dans le choix de la technique anesthésique (15,1 %), le retard dans les consultations (12,5 %) et la durée trop courte de la consultation (12,5 %) (Fig. 1).

La prise en considération de ces motifs d’insatisfaction pourrait permettre l’amélioration de la perception par les patients de la consultation d’anesthésie. Cette démarche, qui s’intègre à une volonté plus globale d’amélioration des pratiques, passera par une meilleure collaboration entre le médecin anesthésiste et son patient, afin que la consultation d’anesthésie réponde au mieux à ses attentes, mais sans se substituer au devoir d’information du chirurgien.