Prolongation d’activité professionnelle en anesthésie réanimation : mythe ou réalité ? - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Pour infléchir la baisse attendue du nombre d’anesthésistes réanimateurs (AR) à l’horizon 2020, des mesures correctrices ont été adoptées : augmentation du numerus clausus, régulation nationale puis régionale des flux de formation, prolongation d’activité professionnelle (loi Fillon, prolongation pour enfant à charge, cumul-emploi retraite). L’objectif est d’évaluer l’impact de ces politiques de santé.
Matériel et méthodes |
Les données ont été extraites du Tableau de l’Ordre spécifiquement pour l’étude : effectifs au 1er janvier 2014 et flux d’entrées-sorties des AR en 2011, 2012, 2013. La démographie a été analysée selon le mode d’exercice : activité régulière (1), remplaçants (2), retraités-actifs (3). Les flux d’entrées-sorties ont été étudiés par classe d’âge, sexe, diplôme et région d’exercice.
Résultats |
Au 1er janvier 2014, 11 066AR exercent en France : 10 022 en activité régulière (90,6 %), 712remplaçants (6,4 %) et 322retraités actifs (3,0 %). La part des femmes est de 35,9 % pour les AR réguliers, 33,4 % (remplaçants) et 26,8 % (retraités-actifs). L’âge moyen est de 51,8ans (H) et 49,2ans (F) pour les AR réguliers ; 55,8ans (H) et 53,5ans (F) pour les remplaçants, 68,0ans (H) et 67,4ans (F) pour les retraités-actifs. Pour l’ensemble de la population des réguliers et remplaçants, les<50ans représentent 4504 (41,9 %), les≥60ans 3033AR (28,3 %).
Au niveau national les entrées sont supérieures aux sorties (2011 : 549>494 ; 2012 : 544>507 ; 2013 : 549>520), mais ce n’est pas le cas pour certaines régions (Centre, Champagne-Ardenne, Corse). En 2013, 62 % des entrants ont un DES, 21 % un diplôme de l’EEE et 17 % un diplôme hors EEE. Parmi les sorties, 17,5 % interviennent avant 50ans et concernent un peu plus les femmes (19,8 % versus 17,2 %). Les prises de retraites après 65ans sont plus importantes (43,7 %) qu’entre 60 et 65ans (30,2 %) dans leur ensemble mais concernent nettement moins les femmes (24,6 % et 40,7 %) que les hommes (49,1 % et 33,5 %). La moitié des AR hommes et un quart des AR femmes prolongent leur activité au-delà de 65ans, si bien que l’âge moyen de prise de retraite, 65,2ans (F=64,9ans, H=65,3), est près de deux ans supérieur à 1999 (enquête CFAR-SFAR-INED) [1 ].
Discussion |
La démographie des AR en France en 2014 établie à partir des données exhaustives de l’Ordre s’est profondément modifiée depuis l’enquête de 1999 avec la constitution d’un corps important de remplaçants (plus de 700AR) alors que plus de 1500postes de PH (26,6 %) sont statutairement vacants et qu’une nette prolongation de l’activité au-delà de 65ans a permis de maintenir un nombre important d’AR dans la profession, parfois comme retraités actifs. Cette tendance à la prolongation d’activité est également observée au niveau de la population active générale et devrait se pérenniser, voire même augmenter dans les prochaines années.
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Vol 1 - N° S1
P. A298-A299 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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