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Effets d’un traitement par kétoprofène ou dexaméthasone sur l’incidence des dysfonctions cognitives postopératoire dans un modèle murin - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.062 
François Labaste 1, , Claire Vinel 2, Mehdi Bennis 1, François Delort 1, Frances Bernard 3, Philippe Vallet 2, Cédric Dray 2, Vincent Minville 1
1 Anesthésie-réanimation, CHU de Toulouse, Toulouse, France 
2 Inserm, Toulouse, France 
3 CNRS, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les dysfonctions cognitives postopératoires (DCPO) correspondent à une réduction en postopératoire des capacités de mémorisation, de la flexibilité mentale et des difficultés au traitement d’information. Elles sont associées à une augmentation de la mortalité et des dépenses sociales. Le traumatisme chirurgical serait responsable d’une inflammation du site opératoire, les cytokines passeraient alors dans le plasma puis se localiseraient au niveau du système nerveux central en passant la barrière hémato-encéphalique. Cette neuroinflammation, principalement hippocampique conduirait aux DCPO [1]. À ce jour, il n’existe pas de stratégie médicamenteuse préventive des DCPO. Notamment les traitements anti-inflammatoires utilisés en pratique humaine n’ont pas été étudiés dans cette indication. Le but de cette étude a été de tester leurs effets dans un modèle murin de DCPO.

Matériel et méthodes

Une fracture du tibia droit était réalisée chez des souris (C57BL6) âgées de 4 mois sous anesthésie générale (suféntanil, sévoflurane), mimant ainsi une procédure orthopédique [2]. Pour étudier les performances mnésiques des animaux, nous avons utilisé un protocole de fear conditionning (FC). Chez la souris, il teste le fonctionnement de l’hippocampe, structure impliquée dans les phénomènes de mémorisation. Après une phase d’apprentissage préopératoire, la mémoire des souris a été testé au 3e postopératoire. Un traitement périopératoire a été administré quotidiennement dès le 1er jour : soit kétoprofène (kéto) 50mg/kg/jour, soit dexaméthasone (dexa) 5mg/kg/jour, soit un volume équivalent de NaCl 0,9 %. Les souris étaient réparties en 6 groupes : témoin et fracture NaCl, témoin et fracture kéto, témoin et fracture dexa.

Résultats

En postopératoire, seules les souris fracture NaCl et fracture dexa ont développé une DCPO par rapport aux groupes témoins. Les souris fractures NaCL avaient un taux de freezing (réaction de peur attendue en FC) significativement réduit par rapport aux souris témoins (36 % vs 55 %, p=0,005). Les souris fractures dexa avaient des taux de freezing réduit par rapport au groupe témoin NaCl (37 % vs 55 %, p<0,02). Les souris fractures traitées par kétoprofène n’ont pas développé de DCPO, le taux de freezing était similaire au groupe témoin NaCl (60 % vs 55 %, p=NS). Dans les 3 groupes témoins les taux de freezing ont été similaires (Fig. 1).

Discussion

Ces résultats confirment la présence d’une DCPO en postopératoire dans les groupes fracture NaCl. De plus, seul un traitement périopératoire par AINS permet de prévenir la survenue des DCPO, les souris n’ayant pas de perturbation des tests en post-opératoire. Le traitement pas AIS n’a pas permis d’éviter les DCPO. Les traitements AINS apparaissent alors comme une thérapeutique préventive potentielle. Pour mieux cerner l’impact des traitements anti-inflammatoire sur les phénomènes de neuroinflammation, il conviendra dans l’avenir de doser les médiateurs de l’inflammation au niveau du plasma et au niveau de l’hippocampe.

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Vol 1 - N° S1

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