Asthme - aigu grave
- Reconnaissance des signes cliniques de gravité (un seul suffit à alerter)- Signes de menace vitale- Gazométrie artérielle systématique- Prise en charge thérapeutique- Hospitalisation systématique en unité de soins intensifs (surveillance rapprochée)- Extrême recours = ventilation assistée
Il est responsable de 1 500 à 2 000 décès par an en France.
Toute crise d'asthme doit jusqu'à preuve du contraire être considérée comme potentiellement grave.
Se méfier particulièrement en cas :
  • d'antécédent d'asthme aigu grave,
  • d'asthme instable dans les jours précédents.
Reconnaissance des signes cliniques de gravité (un seul suffit à alerter)
• DEP (peak-flow ) < 150 L/min ++++.
• Dyspnée majeure avec parole impossible.
• Tirage inspiratoire.
• Fréquence respiratoire > 30/min.
• Pouls > 120/min.
• Sueurs profuses.
• Pouls paradoxal > 20 mmHg.
• Agitation.
Signes de menace vitale
• Cyanose.
• Silence auscultatoire.
• Pauses respiratoires, épuisement.
• Insuffisance cardiaque droite, état de choc, bradycardie.
• Confusion, torpeur ou coma.
Gazométrie artérielle systématique
• Normocapnie (PaCO2 entre 38 et 42 mmHg) ou hypercapnie (PaCO2 > 42 mmHg).
• Hypoxémie.
• pH acide.
Prise en charge thérapeutique
Hospitalisation systématique en unité de soins intensifs (surveillance rapprochée)
• Oxygène nasal : 3 à 4 L/min, quelle que soit la PaCO2 !
• Nébulisation (par masque nasal avec 6 à 8 L/min d'O2) de β2-stimulants, terbutaline (BRICANYL 5 mg/2 mL) : 2 dosettes (soit 10 mg), ou salbutamol (VENTOLINE 5 mg/mL) : 1 mL (soit 5 mg) à diluer dans 4 mL de sérum physiologique. À répéter « autant que nécessaire » au cours de la première heure, puis toutes les 4 h après amélioration.
À noter : si le nébulisateur n'est pas disponible (ex. : à domicile), faire inhaler (à travers une chambre d'inhalation grand volume) 2 bouffées de VENTOLINE aérosol-doseur, renouvelées 10 à 20 fois !
• ± Mélangé avec atropinique, ipratropium bromure (ATROVENT adulte solution pour inhalation) : 1 dosette (soit 0,5 mg), toutes les 8 h.
• Corticoïdes systématiques, méthylprednisolone (SOLUMÉDROL) : 60 mg IV x 2 à 4/j (puis en fonction de l'évolution, avec relais per os après 1 à 3 j, généralement).
• Hydratation intraveineuse : 3 à 4 L de G5 %/j, avec adjonction de potassium, 2 à 3 g/L.
• En cas de signes infectieux, antibiothérapie : bêtalactamine, type amoxicilline (en l'absence d'allergie) : 1 g x 2/j ou macrolide, érythromycine : 1 g x 2/j.
• Surveillance des constantes cliniques et du DEP ++++.
Dans un second temps : kinésithérapie respiratoire (drainage des sécrétions) et (ré)introduction du traitement de fond, avec éducation du patient.
Inutiles voire dangereux dans ce cadre :
  • théophylline,
  • sédatifs,
  • solutés alcalinisants,
  • utiliser des solutés injectables dans les aérosols.
Extrême recours = ventilation assistée
C'est une ventilation très « à risque », à envisager devant des signes de menace vitale, après échec du traitement médical (très fortes doses de β2-stimulants en aérosol, parfois associées à la voie intraveineuse).