La mortalité liée au mélanome est plus importante pour les patients de plus de 75ans, chez lesquels sont diagnostiqués plus d’un quart des mélanomes en France. Ce pronostic défavorable pourrait être amélioré par l’utilisation des thérapeutiques innovantes, thérapies ciblées et/ou immunothérapie, sous réserve de l’optimisation de leur utilisation chez ces patients plus vulnérables. En effectuant cette revue des principaux essais publiés de phase 2 ou 3 portant sur les thérapeutiques innovantes du mélanome, notre but était de faire le point sur leur place spécifique chez la personne âgée. Les principaux essais cliniques ont inclus des patients sans limite supérieure pour l’âge ; certains ont fait l’objet d’analyses en sous-groupes par âge. En pratique, les malades âgés mais au statut ECOG 0 ou 1 peuvent bénéficier sans restriction des principales molécules étudiées : un traitement par ipilimumab ou vemurafenib en fonction du statut BRaf de la tumeur peut être proposé en première intention. L’association de deux thérapies ciblées peut donner des résultats discordants selon les molécules utilisées ; elle impose donc de rester vigilant. La place des anti-PD-1 dans cette frange de la population mérite d’être mieux étudiée. Pour les malades plus fragiles, l’utilisation des échelles de risque de type questionnaire G8 doit permettre de sélectionner au mieux les patients les plus susceptibles de bénéficier de ces nouveaux traitements. Quel que soit l’état général du malade, une étude attentive des éventuelles interactions médicamenteuses doit être effectuée afin de limiter les risques de iatrogénie et de perte d’efficacité des traitements.

The mortality rate for malignant melanoma is higher in elderly patients aged 75years or more, with over 25% of melanomas being diagnosed in this population. This poorer prognosis might perhaps be improved by emerging targeted therapies and immunotherapy, although these agents must be prescribed with care in this rather fragile population. The purpose of our review of the literature concerning phase-2 and -3 published trials of these innovative molecules was to examine their optimal use in elderly patients presenting metastatic malignant melanoma. Most of the trials examined included elderly patients and some were analyzed by age sub-groups. In conclusion, elderly patients with ECOG 0/1 status can be given ipilimumab or vemurafenib as first-line therapy depending on tumoral BRaf mutation status. The benefit of combined targeted therapies does not seem to apply consistently in elderly patients and their use must be discussed. Further specific data must be collected in elderly patients concerning anti-PD1 molecules. For more fragile patients, risk scales or scores should enable more accurate use of innovative therapies in metastatic melanoma. Moreover, physicians must be aware of the common drug interactions with targeted therapies, since elderly patients are often taking several concomitant drugs.