Étude de 62 greffés rénaux ayant eu au moins un carcinome épidermoïde après greffe en cas de retransplantation - 27/11/15
et
Groupe peau et greffe d’organe
Résumé |
Introduction |
De plus en plus de candidats à une retransplantation rénale (RTR) ont développé des carcinomes épidermoïdes (CE) après une première greffe. Il n’existe aucune ligne de conduite sur les précautions à observer dans de tels cas. Les résultats d’une étude pilote sur 15 patients ayant suggéré un risque élevé de CE agressif après RTR, le but de cette étude était d’évaluer ce risque à plus grande échelle et de définir les facteurs favorisants.
Matériel et méthodes |
Étude observationnelle rétrospective multicentrique d’une série de greffés rénaux (GR) ayant eu au moins 2 greffes rénales et au moins 1 CE après une ou plusieurs greffes et ayant reçu une autre greffe après la survenue du ou des CE avec un suivi de 36mois (ou plus) après RTR. Le critère de jugement principal était le nombre de CE agressifs (CE avec récidive locale et/ou métastase) après RTR. Les critères de jugement secondaires étaient l’évaluation des facteurs de risque de CE agressifs, du nombre de tumeurs épithéliales selon les différentes périodes et le risque de mortalité. Un compte des tumeurs cutanées contrôlées histologiquement (CE, carcinome basocellulaire : CBC, kératoacanthome : KA, Bowen : Bow, kératose prémaligne : KPE) a été effectué sur P1=période où la greffe a été fonctionnelle après le 1er CE, P2=période de retour en dialyse et P3=période de retransplantation observée.
Observations |
Soixante-deux GR ont été recrutés sur 6 centres.
Résultats |
Quatorze GR (23 %) ont eu un CE agressif en P3 (4 avec récidives locales, 10 avec métastases) après un délai de 48mois post-RTR. Treize sur 14 CE agressifs après RTR étaient de nouveaux CE ; le 14e patient a eu une évolution métastatique d’un CE antérieur. Trente patients (48 %) sont décédés, dont 5 (12 %) d’une évolution métastatique de CE. Le taux de mortalité (lié ou non au CE) après RTR à 3, 5 et 10ans était respectivement de 12 %, 21 % et 65 %. Au cours d’un suivi moyen total de 24ans, les 62 GR ont développé 1020 tumeurs épithéliales (492 CE, 173 Bow, 34 KA, 139 CBC et 182 KPE). La durée de suivi était de 52mois dans P1 et 81mois dans P3. Quarante-cinq (72 %) des GR ont eu de nouveaux CE après RTR avec un nombre de CE doublé par rapport à P1. Les facteurs de risque de CE agressif les plus significatifs étaient le phototype clair (64 % vs 35 %) et un plus grand nombre de CE (15 vs 7,2) ; en revanche, la durée d’immunosuppression, l’âge de RTR, le délai entre le dernier CE et la RTR ne semblaient pas intervenir.
Discussion |
Cette étude multicentrique confirme que les GR ayant eu au moins un CE après une 1re greffe ont un risque important de CE agressifs, corrélé à un nombre plus élevé de CE après RTR.
Conclusion |
La RTR de GR ayant eu des CE post-greffes est autorisée mais expose à un risque élevé de développer des tumeurs agressives (23 %), en particulier chez les patients à phototype clair et ayant un nombre élevé de CE (≥10), imposant à ces patients un suivi dermatologique encore plus rigoureux et une immunosuppression adaptée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome épidermoïde, Traitement immunosuppresseur, Transplantation rénale
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S423 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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