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Évitabilité des toxidermies graves de type DRESS : analyse du bon usage des médicaments imputables - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.021 
G. Chaby 1, 2, , L. Valeyrie-Allanore 2, 3, B. Lebrun-Vignes 4, O. Chosidow 1, L. Fardet 2, 3
et

RegiSCAR France

1 Dermatologie, hôpital Nord, Amiens, France 
2 EA EpiDermE, université Paris Est Créteil, Créteil, France 
3 Dermatologie, CHU Henri-Mondor, Créteil, France 
4 CRPV Pitié-Salpêtrière, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS) est une toxidermie sévère au pronostic péjoratif, avec un taux de mortalité de 5 à 10 %. Il est probable qu’une proportion importante de ces cas pourrait être évitée si les médicaments étaient utilisés de façon optimale, bien que cela n’ait jamais été démontré. L’objectif de ce travail était d’évaluer la fréquence des DRESS évitables au sein des cas de DRESS français colligés dans le registre RegiSCAR.

Matériel et méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique portant sur tous les cas de DRESS validés colligés dans le registre RegiSCAR France entre 2000 et 2014. Les cas de DRESS incertains (i.e., avec un score RegiSCAR<2) et ceux dont il manquait l’information concernant la ou les molécules imputables étaient exclus. Les indications des médicaments prescrits étaient analysées et regroupées selon un motif commun de prescription. Les cas de DRESS étaient classés comme cas évitables si :

l’indication du ou des médicament(s) imputable(s) était non conforme à l’AMM et non justifiée par les recommandations issues des « données actualisées de la science » ou ;

s’il s’agissait de la ré-introduction d’une molécule ayant déjà induit une réaction immunoallergique chez le patient.

Résultats

Parmi les 232 cas inclus, l’étude de l’évitabilité permettait de classer les DRESS en 160 cas non évitables (69,0 %), 54 évitables (23,3 %) et 18 cas douteux (7,7 %). En excluant les cas douteux, 25,2 % des cas de DRESS étaient évitables. Parmi ces 54 cas évitables, 12 (22,2 %) étaient liés à une reprise du médicament malgré un antécédent d’allergie, en majorité un antibiotique (7 cas). Pour les indications inappropriées, l’allopurinol était le médicament le plus impliqué (n=24, 44,4 %), essentiellement prescrit pour des hyperuricémies asymptomatique. Trois cas de DRESS évitables étaient attribuables à une automédication et seules deux prescriptions inappropriées concernaient les antiépileptiques.

Discussion

Cette étude évalue pour la première fois la proportion de cas évitables de DRESS. Elle montre que plus d’un quart des DRESS sont évitables et qu’une large part est liée à une indication inappropriée de l’allopurinol. À l’inverse, pour les autres médicaments à haut risque de DRESS, comme les antiépileptiques aromatiques, leur part dans les cas de DRESS évitables est négligeable au regard de leur potentiel inducteur. L’absence de prise en compte d’un antécédent d’allergie est identifiée comme l’autre principale cause des cas évitables, en majorité liée à une reprise inappropriée d’un antibiotique.

Conclusion

Le respect des règles de juste prescription, en particulier de l’allopurinol, semble être un élément déterminant de la prévention des DRESS.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : DRESS, Évitabilité, Pharmacoépidémiologie, Toxidermie, Allopurinol


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Vol 142 - N° 12S

P. S430 - décembre 2015 Retour au numéro
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