Urgences dermatologiques en zone tropicale : étude de 162 cas - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
L’urgence dermatologique vraie est définie comme toute pathologie aiguë ou grave nécessitant un traitement d’installation immédiate et évoluant depuis moins de 48heures, tandis que l’urgence dermatologique relative est définie par une dermatose invalidante évoluant depuis moins de 5jours. Au Sénégal, peu de travaux sont consacrés aux urgences dermatologiques. Notre objectif était d’abord de déterminer la fréquence des urgences dermatologiques en pratique hospitalière, de déterminer les dermatoses les plus souvent rencontrées et enfin de décrire leur prise en charge.
Matériel et méthodes |
Nous avons effectué une étude transversale descriptive avec un recueil prospectif des données dans les deux services hospitaliers de la région de Dakar (HALD ; EPS1IHS) de juillet 2014 à avril 2015. Nous avons effectué une étude exhaustive et avons inclus tout patient présentant une urgence dermatologique vraie ou relative quels que soit l’âge ou le sexe. Les variables socio-démographiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques étaient recueillies à partir d’une fiche d’enquête. Les données étaient saisies et analysées à partir d’un logiciel Epi info version 6.0. Les tests de Chi2 et de Fischer étaient utilisés pour comparer les pourcentages avec un degré de significativité p<0,05.
Résultats |
Nous avons inclus 162 patients, le sex-ratio était de 0,76 (donc en faveur des femmes). L’âge moyen était de 48,9ans (3–91ans). Le délai de prise en charge ne dépassait pas 1heure. Les pathologies observées étaient par ordre de fréquence décroissante : les dermatoses infectieuses 37 % (dermohypodermites bactériennes, zona ophtalmique, staphylococcie maligne de la face, ecthyma gangreneux) ; les toxidermies 18,5 % (syndrome de Lyell/Stevens-Johnson, toxidermie érythrodermique, DRESS, érythème pigmenté fixe bulleux, toxidermies inclassées) ; les érythrodermies d’autres causes 17,3 % ; les dermatoses bulleuses auto-immunes 8 % (pemphigoïde bulleuse et pemphigus foliacé) ; les maladies systémiques 11,7 %. Les signes de gravité des maladies systémiques étaient : nécrose digitale (1 cas), péricardite (3 cas), cytopénies (avec un cas de thrombopénie sévère à 3000), et purpura vasculaire. La dermatomyosite (6 cas) et la maladie de Behçet (3 cas) ont été dans tous les cas considérées comme graves du fait de leur évolution imprévisible. Des mesures d’urgence étaient effectuées dans tous les cas associées à un traitement étiologique (antibiotique, corticoïde, antiviraux). Le taux de mortalité était de 6,8 % (27,3 % dus aux toxidermies).
Conclusion |
Les dermohypodermites bactériennes constituent les urgences les plus fréquentes suivies des toxidermies. La lourde mortalité en majorité liée au syndrome de Stevens-Johnson/Lyell peut s’expliquer par un défaut d’unité de soins intensifs en dermatologie rendant difficile leur prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermohypodermite bactérienne, Toxidermie, Urgences dermatologiques, Sénégal
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S435 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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