Spécificités de prise en charge des mélanomes du sujet âgé. Analyses par les données de la Réunion de concertation pluridisciplinaire - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
La prise en charge du mélanome du sujet âgé (MSA) n’est pas clairement établie. Un des buts des Réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) est d’homogénéiser la prise en charge du mélanome et d’offrir à chaque patient une prise en charge spécifique, après discussion multidisciplinaire, à la lumière des recommandations publiées.
Objectif principal |
Comparer, à stade égal de la maladie, la prise en charge du mélanome du sujet âgé de plus de 75ans (MSA) à celle du sujet de moins de 75ans (mélanome du sujet jeune ou MSJ) à partir des données d’enregistrement en RCP.
Objectifs secondaires |
Déterminer les facteurs influençant la décision de prise en charge (comorbidités, état général, dépendance…) et la iatrogénie respective des traitements du MSA.
Matériel et méthodes |
Étude observationnelle monocentrique rétrospective comparant les données des MSA à celles d’un groupe témoin de MSJ enregistrés dans la même RCP, avec appariement sur stade AJCC.
Résultats |
Entre janvier 2008 et juin 2014, 242 MSA comparés à 242 MSJ tirés au sort. Âge moyen : MSA 83,3ans (74–101), MSJ 53,1ans (0–74). Au total, 223 MSA étaient en stade I–II (local), 29 en stade III (loco-régional), 32 en stades IIIc nr–IV (métastatique). Au stade local complément d’exérèse pour 94,6 % des MSA vs 98,7 % MSJ (p significatif ou *) sans différence significative dans le respect des marges d’exérèse et ganglion sentinelle moins souvent prélevé 24,6 vs 89,7 % (*), mais autant de curages secondaires si ganglion positif, la démence étant le seul facteur influençant la décision de traiter. Au stade de récidive loco-régionale, 85 % de curages ganglionnaires pour les MSA vs 100 % des MSJ (p : 0,08), le facteur dépendance étant le seul facteur influençant la décision. Dans ces 2 stades, aucun traitement par interféron pour les MSA. Au stade métastatique, moins de chimiothérapies cytotoxiques 52 % vs 84,4 %, (*), d’immunothérapie anti-CTLA4–souvent en essai thérapeutique–, 22 % vs 60 % (*) et de radiothérapie 12,5 % vs 34,4 % (*) et gamma unit 60 % vs 93 % (*) pour les MSA mais même taux de prise en charge par thérapies ciblées anti-BRAF 80 % vs 100 % (p : 1), avec les paramètres défaillance d’organe comme facteurs influençant la décision. Il n’existait pas plus de complications pour les MSA quel que soit le traitement réalisé en dehors du curage ganglionnaire avec 29,4 % de complications pour MSA vs 4 % pour MSJ (*).
Discussion |
Il s’agit de la 1re étude à partir de données de RCP. Malgré le caractère rétrospectif, les limites possibles dans la discussion du dossier et dans l’enregistrement des données, elles ont été recueillies dans le même centre et à la même période, donc avec des tendances et stratégies thérapeutiques homogènes. À stade équivalent, les MSA sont moins souvent traités que les MSJ. La décision thérapeutique est globalement influencée par des facteurs cliniques affectant l’état santé ou par l’âge civil avancé reconnu comme critère d’exclusion des essais pour les anti-CTLA4. Par contre l’âge avancé n’est pas un facteur limitant la prescription des anti-BRAF, comme déjà signalé.
Conclusion |
L’âge civil n’influence pas le choix de traitement du MSA, mais l’état général du patient l’influence.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Iatrogénie, Mélanome, Oncogériatrie, Réunion de concertation multidisciplinaire-RCP, Sujet âgé
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S467 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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