Protéines solubles de lait ou lactosérum combinés à un entraînement par électrostimulation : quels effets sur la puissance musculaire et les capacités de récupération ? - 23/03/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’entraînement en électrostimulation (ES) permet d’augmenter la puissance musculaire. Cependant, cette modalité d’exercice impose une contrainte importante sur les unités motrices recrutées qui se traduit par des problèmes de récupération et donc d’adaptation à l’entraînement. Par ailleurs, il a été montré chez l’homme qu’une supplémentation en protéines solubles du lait (PSL) permettrait de diminuer la fatigabilité au décours d’une séance d’entraînement en musculation. Ainsi, parmi les protéines laitières, les PSL pourraient améliorer les capacités de récupération et favoriser l’adaptation à l’entraînement en ES. L’objectif de ce travail était de vérifier cette hypothèse.
Matériel et méthodes |
Cette étude pilote, randomisée et conduite en double insu, a été menée auprès de 36 hommes (21,6±3,2ans), modérément actifs, répartis en trois groupes supplémentés 5j/semaine, soit avec 15g de protéines PSL ou lactosérum (LAC), soit avec un placebo (PLA). Tous les groupes ont été soumis à un entraînement en ES de 12 semaines couplé les six dernières semaines à un entraînement volontaire. La puissance maximale (Pmax), la concentration de créatine kinase [CK] et l’intensité des courbatures (DOMS) ont été évaluées avant, immédiatement après puis 30min, 60min, 24h et 48h après les première (S1), quatrième (S4) et dernière séances (S24) d’ES. Par ailleurs, les propriétés contractiles évoquées (amplitude de la secousse musculaire ; Pt) et le niveau maximal d’activation volontaire (NA) ont été mesurés avant entraînement (T0), après 6 (T1), puis 12 semaines d’entraînement (T2).
Résultats |
Aucune différence entre les groupes n’était observée pour DOMS et [CK]. En moyenne, [CK] était supérieure à S4 par rapport à S1 et S24 (p<0,001). Par ailleurs, DOMS diminuait entre S1 et S24 (p<0,001). En revanche, Pmax augmentait dans les groupes PSL et LAC entre S1 et S24 (+12,5 %, p<0,001 et +13,9 %, p<0,01, respectivement), mais pas dans le groupe PLA. À S4, le groupe PSL récupérait plus de puissance que le groupe LAC 30minutes après la séance (569 vs 474W ; p<0,05). À S24, seul le groupe PSL avait récupéré complètement 30′ après l’exercice. À l’entraînement, l’évolution de NA ne variait pas entre les groupes. En revanche, Pt évoluait différemment : Pt augmentait entre T0 et T2 dans le groupe PSL (+16,4±8,9 % ; p<0,001), n’était pas modifié dans le groupe LAC et diminuait entre T1 et T2 (–9,3±4,9 % ; p<0,05) dans le groupe PLA.
Conclusion |
Ces résultats suggèrent une efficacité supérieure des PSL sur la récupération à court terme de la puissance après une séance d’électrostimulation au cours d’une période d’entraînement par rapport à une supplémentation en LAC. Cette meilleure récupération est associée à une meilleure adaptation à l’entraînement qui se traduit par une amélioration des propriétés contractiles dans le groupe PSL, mais pas dans le groupe LAC. Ainsi, par rapport au lactosérum, les protéines solubles du lait seraient plus adaptées pour optimiser la performance musculaire chez le sportif à l’issue de l’entraînement.
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Vol 30 - N° 1
P. 48 - mars 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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