Sixième semaine annuelle de dépistage de la dénutrition pédiatrique : e-Pinut 2015 - 23/03/16
et
The Pediatric Nutritional Assessment Network8
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Le repérage de la malnutrition protéino-énergétique (MPE) reste un problème en pédiatrie. Les nourrissons de moins de 1an sont une population particulièrement touchée. Nous avons réalisé notre sixième enquête annuelle d’évaluation de l’état nutritionnel chez l’enfant hospitalisé. Notre objectif était d’évaluer l’évolution de la fréquence de la MPE et de caractériser le phénotype des enfants dénutris de moins de 1an.
Matériel et méthodes |
Cette enquête transversale observationnelle a été réalisée sur 2 semaines incluant les patients de moins de 18ans admis dans les services volontaires participants. Tous les enfants étaient pesés et mesurés à l’admission. Ceux dont l’IMC était inférieur au troisième percentile pour l’âge et le sexe avaient une démarche diagnostique complète, selon les recommandations de la Société française de pédiatrie. Les diagnostics d’hospitalisation et de maladie chronique et le traitement nutritionnel étaient recueillis. Les données ont été saisies sur l’outil internent e-Pinut (www.epinut.fr/). Un questionnaire de pratiques a été renseigné au décours de l’enquête. Les enfants de moins de 1an ont été comparés au reste de la population incluse par test de Chi2.
Résultats |
Huit pays ont participé, incluant 72 centres (138 unités). Parmi 2324 observations collectées, 2215 ont été analysées (54 % de garçons, âge moyen 4,8±5,1ans). Un rapport du poids attendu pour la taille<–2ET (compatible avec une MPE) était présent dans 11 % des cas : Gabon (G) 23 %, Côte d’Ivoire (CI) 19 %, Colombie (C) 17 %, Belgique (B) 15 %, France (F) 10 %, République Démocratique du Congo (RDC) 7 %, Algérie (A) 6 % et Tunisie (T) 0 %. Une insuffisance staturale (Z-score taille<–2ET) était retrouvée dans 14 % des cas : CI 38 %, RDC 29 %, G 14 %, A 14 %, F 13 %, C 11 %, B 10 % et T 5 %. Parmi les 2071 diagnostics documentés, la MPE était plus fréquente dans les pathologies cardiaques chirurgicales (30 %), cardiaques médicales (16 %) et digestives (14 %), sans distinction d’âge. Les enfants de moins de 1an représentaient 654 patients (30 %). La MPE n’était pas différente chez ces patients par rapport aux plus de 1an (11,9 % vs 9,9 %, p=0,16). Une nutrition artificielle était présente dans 9 % des cas, plus fréquente chez les moins de 1an (13,7 % vs 8,8 %, p=0,001). De plus, 52 % des enfants ayant un état nutritionnel compatible avec une MPE n’avait aucune prise en charge nutritionnelle. Parmi les 44 centres ayant répondu au questionnaire, 95 % ont déclaré qu’e-Pinut a joué un rôle de promotion du dépistage de la dénutrition hospitalière.
Conclusion |
La MPE reste fréquente et insuffisamment traitée en pédiatrie. Le faible échantillon dans les autres pays que la France rend l’interprétation difficile. Les enfants de moins de 1an ont un état nutritionnel comparable aux enfants plus âgés mais nécessitent plus souvent une nutrition artificielle. Cela suggère que les nourrissons seraient plus souvent dénutris mais mieux pris en charge. Depuis 6ans, le nombre de centres participants et de pays reste important, montrant un effort de mobilisation durable autour de la promotion de l’évaluation nutritionnelle à l’hôpital, et aidant à la standardisation de la procédure diagnostique de la MPE.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 30 - N° 1
P. 51 - mars 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?