Relation entre les antécédents psychotraumatismes et les troubles du comportement alimentaires : binge eating disorder chez 1484 hommes et femmes obèses sévères - 23/03/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les troubles du comportement alimentaire sont largement rapportés chez les patients obèses sévères. Le plus fréquent est le binge eating disorder (BED), redéfini précisément dans le DSM V. La psychopatholgie du BED reste cependant peu connue, notamment dans la population masculine où les données sont inexistantes. L’objectif de ce travail est d’analyser les liens entre BED et les antécédents de psychotraumatismes, chez les femmes et chez les hommes.
Matériel et méthodes |
Nous avons analysé systématiquement le comportement alimentaire en particulier le BED, et les antécédents de psychotraumatismes chez tous les candidats à la chirurgie bariatrique au CHU de Nancy entre 1998 et 2013 (n=1484) indépendamment chez 1158 femmes (78 %) et 326 (22 %) hommes.
Résultats |
Les résultats sont présentés dans le Tableau 1. Le BED est présent chez 37 % des femmes et 27,3 % des hommes (p=0,0011). Les hommes avec un BED ont significativement subi plus de violences directes (20,2 % vs 11 %, p=0,0345), plus de violences indirectes (23,6 % vs 13,5 % p=0,0346), et ont plus souvent souffert de carences affectives (80,9 % vs 57,8 % ; p=0,0001) que les hommes obèses ne souffrant pas de BED. Les femmes ont aussi significativement plus subi de violences directes (33,1 % vs 19,5 % p<0,0001), plus de violences indirectes (23,3 % vs 14,7 %, p=0,0003), plus d’abus sexuels (16,8 % vs 8 %, p<0,0001), et plus de carences affectives (78,1 % vs 61,4 % ; p<0,0001) que la population obèse ne souffrant pas de BED. La régression logistique multivariée permet d’analyser indépendamment les différents psychotraumatismes, chez les femmes et chez les hommes.
Conclusion |
Notre travail nous a permis de montrer que les psychotraumatismes sont extrêmement fréquents chez les hommes et chez les femmes présentant un BED. Une association forte entre le BED et les carences affectives est notamment marquée chez les femmes mais aussi chez les hommes. Ces données pourront permettre d’orienter la prise en charge psychothérapeutique de candidats à la chirurgie bariatrique.
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Vol 30 - N° 1
P. 52 - mars 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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