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Assistance nutritionnelle chez les patients hospitalisés efficace mais… Analyse de 4 années d’activité d’une UTN au sein d’un CHU - 23/03/16

Doi : 10.1016/j.nupar.2016.01.030 
R. Yila Kenmeni 1, , P.M. Marques-Vidal 2, F. Pralong 1, P. Coti Bertrand 1
1 Endocrinologie, diabétologie et métabolisme, CHUV, Lausanne, Suisse 
2 Médecine interne, CHUV, Lausanne, Suisse 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

La dénutrition est fréquente en milieu hospitalier avec des taux de prévalence allant jusqu’à 50 %. La mise en place d’une nutrition entérale (NE) et/ou d’une nutrition parentérale (NP) est souvent nécessaire pour éviter son aggravation chez les patients dénutris (D), son installation chez les patients non dénutris (ND) et ses conséquences. Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité et la sécurité des assistances nutritionnelles (AN).

Matériel et méthodes

Étude rétrospective d’une base de données démographique et nutritionnelle recensant toutes les consultations des patients suivis par l’UTN du CHU pour une AN et hospitalisés entre 2008 et 2011 dans différents services de médecine et chirurgie (CHIR). Le diagnostic nutritionnel, les besoins énergétiques des patients et l’indication de la NP ont été déterminés par l’UTN selon les recommandations de la SFNEP et de l’ESPEN. L’apport calorique a été calculé à partir de l’évaluation des ingesta spontanés (bilan calorique de 3jours ou rappel de 24h effectués par les diététiciennes) et des différents traitements nutritionnels instaurés pendant le séjour. La consultation de la base de données des hémocultures a permis de déterminer le taux de bactériémies liées au cathéter sous NP. Les lettres médicales de sortie (LDS) ont été étudiées quand à la mention ou non du diagnostic nutritionnel.

Résultats

Les résultats sont présentés dans le Tableau 1. Les dossiers de 1877 patients ont été analysés : 74 % NE, 22 % NP, 4 % NP/NE, 56 % étaient dénutris, 70 % CHIR, 62 % d’hommes, âge moyen 65±15ans. Le score de Charlson était inférieur à 2 chez 58 % (ND : 63 % ; D : 54 % ; NP : 54 % ; NE : 60 %). Soixante pour cent avaient des ingesta inférieurs à 500kcal/j (NP : 80 %, NE : 52 %). La durée de l’AN était de 23,5±27jours (ND : 22,5±24 ; D : 24,5±29 ; NP : 17,5±17 ; NE : 25,8±30). Cinquante-deux pour cent des AN ont été stoppées (ND : 60 % ; D : 45 % ; NP : 67 % ; NE : 46 %). Le trou calorique à l’arrêt de l’AN était de 701±662kcal (NP : 926±647kcal ; NE : 611±647kcal). Une analyse multivariée a permis d’identifier un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 comme facteur prédictif de prescription de NP par rapport à NE (OR : 2). Treize pour cent (50/342) des NP n’étaient pas indiquées. Une bactériémie liée au cathéter a été documentée chez 15,5 % de toutes les NP (61/415) et chez 14 % (7/50) des NP non indiquées. 75 % des LDS ne contenait pas le diagnostic nutritionnel.

Conclusion

L’assistance nutritionnelle est efficace : 92 % des besoins caloriques sont couverts. 67 % des NP sont stoppées pendant le séjour au moment où les ingestats ne couvrent que 55 % des besoins caloriques. Promouvoir le relais des NP par des NE est une piste d’amélioration des pratiques, d’autant plus qu’il s’agit souvent de patients dénutris et que pour 3/4 d’entre eux, le diagnostic nutritionnel ne figure pas dans la LDS, hypothéquant encore plus la suite de la prise en charge nutritionnelle post-hospitalière.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 30 - N° 1

P. 60 - mars 2016 Retour au numéro
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