Étudier la dimension sociale de l’infertilité féminine liée à l’âge à travers l’analyse de trois points principaux : les parcours de vie des femmes infertiles âgées de plus de 40ans ; leurs représentations de leur âge et du fait de vouloir mener une grossesse après 40ans ; leurs opinions de la législation française encadrant l’AMP concernant les limites d’âge, le don d’ovocyte et l’autoconservation ovocytaire pour raisons non médicales.

Étude sociologique qualitative par entretiens semi-directifs auprès de femmes infertiles de plus de 40ans en parcours d’AMP. Les entretiens étaient composés de 3 parties : l’histoire personnelle et conjugale, le vécu de l’âge, des questions d’opinions.

Vingt-trois entretiens d’une durée allant de 1h30 à 2h30 ont été effectués. Loin d’avoir un profil homogène, les femmes rencontrées ont eu des parcours de vie très différents, expliquant leur désir de grossesse non abouti après 40ans. Dès le début du projet parental, elles entreprennent « une course contre la montre ». Un sentiment d’urgence accompagne leur parcours, lié à l’impératif pour elles de ne pas être trop âgées pour leur futur enfant. Elles sont majoritairement favorables à un assouplissement du cadre légal bioéthique français dans le sens où cela leur permettrait d’éviter d’aller à l’étranger poursuivre leur parcours d’AMP.

Les profils étudiés témoignent d’un décalage croissant entre les temporalités biologique et biographique, ainsi que d’une non-maîtrise du recul du désir d’enfant. Face à ce décalage, le don d’ovocyte et l’autoconservation ovocytaire leur apparaissent comme des solutions envisageables.

To study the social dimension of age-related female infertility through an analysis of three key themes: the personal life histories of infertile women over 40 years of age; representations of age and the desire to become pregnant after age 40; opinions of French legislations framing Assisted Reproductive Technologies, age limits, egg donation, and egg freezing for non-medical reasons.

This qualitative sociological study was based on semi-structured interviews with infertile women over age 40 going through fertility treatments. The interviews contained three parts: personal and relationship histories; experiences related to age; opinions related to French legislation.

Twenty-three interviews were conducted; each lasting between 90 to 120minutes. Far from having similar life histories, the women interviewed had very different backgrounds leading to their desire for a pregnancy after 40 years of age. From the beginning of their fertility treatments, they perceived a “race against the clock”. This feeling of urgency accompanied their experiences and was related to the desire to not be too old for their future child. The women interviewed were mainly in favor of loosening French bioethical laws in order to avoid the need to travel abroad to pursue fertility treatments.

The profiles studied attest to a growing gap between biological and biographical temporalities, as well as an inability of women to reduce their desire for a child. Faced with this disparity, egg donation and egg freezing were seen as practical solutions.