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Évaluation du recours aux médecines non conventionnelles par les enfants atteints de maladie inflammatoire chronique de l’intestin - 25/04/16

Doi : 10.1016/j.arcped.2016.02.027 
S. Carette-Lherbier 1, , H. Sarter 2, C. Spyckerelle 3, E. Devouge 4, C. Legrand 5, F. Couttenier 6, S. Coopman 1, L. Michaud 1, D. Guimber 1, F. Gottrand 1, P.S. Ganga-Zandzou 7, C. Gower-Rousseau 2, D. Turck 1
1 Unité de gastro-entérologie pédiatrique, CHU, université de Lille, France 
2 Inserm U9952, unité d’épidémiologie, EA 2694, CHU, université de Lille, France 
3 Unité de gastro-entérologie pédiatrique, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, université catholique de Lille, France 
4 Unité de gastro-entérologie pédiatrique, hôpital d’Arras, France 
5 Unité de gastro-entérologie pédiatrique, hôpital de Béthune, France 
6 Unité de gastro-entérologie pédiatrique, hôpital de Douai, France 
7 Unité de gastro-entérologie pédiatrique, hôpital de Roubaix, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le recours aux médecines non conventionnelles (MNC) semble augmenter, surtout chez les patients ayant une maladie chronique. L’objectif de notre étude était d’estimer la fréquence du recours aux MNC au cours des maladies inflammatoires du tube digestif (MICI) pédiatriques. Les objectifs secondaires étaient de préciser les MNC les plus utilisées, étudier les facteurs favorisants et les raisons de leur utilisation ainsi que les bénéfices ressentis par les enfants et leurs parents.

Méthodes

Notre étude était une enquête, par auto-questionnaire nominatif, multicentrique menée dans les centres hospitaliers du Nord-Pas-de-Calais. Les enfants, âgés de moins de 18ans révolus, suivis pour une MICI étaient inclus de manière prospective, de septembre à décembre 2013. Une étude dans les dossiers médicaux permettait de compléter le recueil de données.

Résultats

Cent dix questionnaires ont été distribués. Le taux de réponse était de 74 % ; 69 % des patients avaient une maladie de Crohn, 27 % une rectocolite hémorragique et 4 % une colite inclassée ; 32 % (IC : 22 %–42 %) des patients avaient eu recours aux MNC pour leur MICI et 39 % (IC : 29–50 %) pour une autre maladie. Au total, 53 % (IC : 41–63 %) des enfants avaient déjà eu recours à une MNC. Les MNC les plus utilisées étaient l’homéopathie (58 %), l’ostéopathie (27 %), la naturopathie et la kinésiologie (15 % chacun) ; 42 % des parents avaient discuté des MNC avec le pédiatre gastro-entérologue référent (56 % avant leur utilisation) ; 53 % des parents auraient aimé que le pédiatre leur parle de lui-même des MNC. Les principales raisons d’utilisation d’une MNC étaient : la volonté que l’enfant se sente mieux (88 %) ; la peur des effets secondaires des traitements (42 %) ; et l’impression que les MNC sont plus naturelles et moins dangereuses (42 %). En analyse multivariée, les facteurs favorisant l’utilisation des MNC étaient : âge du patient plus élevé (p=0,03) ; catégorie socioprofessionnelle de la mère élevée (p=0,04) ; utilisation des MNC par les parents (p=0,0002) ; traitement actuel par immunomodulateur (p=0,03) ; insatisfaction de la médecine conventionnelle (p=0,02). Parmi les patients ayant utilisé une MNC, 63 % ont ressenti un effet bénéfique et aucun un effet délétère.

Conclusion

Le recours aux MNC est fréquent chez les enfants suivis pour une MICI. Les pédiatres gastro-entérologues doivent s’informer sur ces pratiques et ouvrir le dialogue avec les familles, afin de pouvoir les guider dans leur choix, prévenir les effets potentiellement délétères des MNC et déterminer les sources d’insatisfaction motivant les familles à se tourner vers d’autres alternatives thérapeutiques.

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Vol 23 - N° 5

P. 537 - mai 2016 Retour au numéro
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  • Augmentation de l’incidence de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique chez l’adolescent sur une période de 21 ans
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