Néphrocalcinose et mutations du gène NPT2c - 19/05/16
Résumé |
Cas no 1 Marie Agnès D, née en 2000, a été hospitalisée pour douleurs abdominales et vomissements. Bilan extensif avec scanner abdo et fibroscopie avec biopsies négatifs. L’échographie abdominale retrouve une néphrocalcinose sur des reins de taille et vascularisation normale. ATCD familiaux : lithiases urinaires chez son frère et sa tante paternelle. Poids 48,5kg, taille 153cm, TA 109/66mmHg, examen somatique normal. Le bilan biologique retrouve : DFG 88mL/min.1,73m2, Na 140meq/L, K 3,5mmol/L, Cl 109mmol/L, HCO3 26mmol/L, Ca 2,36mmol/L, Ca++ 1,26mmol/L, Ph 1,00mmol/L, Mg 0,79mmol/L, Ca urinaire 7,5mmol/L, créatinine urée 15mmol/L, Ph U 31,99mmol/L, EF Ca 4 %, EF phosphate 6 %, oxalate/créatinine U 0,04mmol/mmol, bêta-2-microglobuline 10mg/L, microalb 17mg/L, pas de glycosurie, TmPhosphate/DFG 1,16, PTH 13pg/mL, 25vitD 28ng/mL, 1-25vitD 159pg/mL, Ph alcalines 225UI/L, FGF23C 21RU/mL (<120), ostéocalcine 88ng/mL, sCTX20305pmol/(3700–11000). Après prise orale de 1g de calcium : Ca*1,30mmol/L, PTH 8pg/mL, TmPhosphate/DFG 1,33, delta Ca/créatinine 0,66 (<0,5). Cristallurie : présence de cristaux de whewellite et weddellite. pH urinaire 6,5. Radio main poignet normale, DMO (fémur rachis corps entier) valeurs situées en dessous de l’intervalle des valeurs attendues pour l’âge (Z score −1,7 fémur, −3,0 rachis, −3,3 corps entier).
Cas no 2 Benoît D, né en 1997, frère de Marie Agnès. Crise de colique néphrétique en 2013 explorée en ville : échographie rénale montrant un calcul de 8mm enclavé au niveau du méat urétéral droit avec une dilatation des cavités, éliminé spontanément (weddellite 2A). Bilan biologique : Ca 2,63mmol/L, Ca* 1,29, calciurie 11,93mmol/24h, Ca/créatinine U 0,77mmol/mmol. Scanner : aspect hyperdense des papilles, une microlithiase de 3mm dans le groupe caliciel moyen gauche. Explorations en HDJ : 180cm, 57kg, TA 123/76. DFG 66mL/min.1,73m2, créatinine 103 microM, Na 140mmol/L,K 3,8mmol/L, Cl 105mmol/L, HCO3 29mmol/L, calcémie 2,73mmol/L, Ca++ 1,33mmol/L, Ph 1,10mmol/L, Ca U 3,2mmol/L, PhU 13,4mmol/L, créatininurie 4,7mmol/L, TmPhosphate/DFG 0,89, EF Ca 9,5 %, EF phosphate 18,5 %, oxalurie/créatinine U 0,049mmol/mmol, PTH 10pg/mL, 25vitD 31ng/mL, 1-25vitD 82pg/mL, FGF23C 34RU/mL (<120), ostéocalcine 130 mg/mL, sCTX 18988pmol/L (4400–10700). Cristallurie whewellite et phosphate amorphe de calcium. Radio main poignet normale, DMO (fémur rachis corps entier) valeurs situées en dessous de l’intervalle des valeurs attendues pour l’âge (Z score −1,5 fémur, −1,6 rachis, −2,3 corps entier).
Étude moléculaire |
Marie Agnès et Benoît sont porteurs de deux mutations hétérozygotes du gène SLC34A3 (NPT2c) : c.1094-3_1094-2del et c.1248_1249del. Les parents n’ont pas voulus se faire prélever pour vérifier la ségrégation des mutations.
Discussion |
Le gène SLC34A3 a été impliqué initialement dans le rachitisme hypophosphatémique avec hypercalciurie (HHRH) de transmission autosomique récessive ; par la suite la présence de lithiase et/ou néphrocalcinose a été décrite chez ces patients ainsi que chez les apparentés hétérozygotes. Dans l’HHRH, l’hypophosphatémie d’origine rénale est responsable d’une augmentation de l’1-25 Vitamine D qui induit une hypercalciurie absorptive. Ces 2 cas cliniques illustrent la variabilité phénotypique de présentation de cette pathologie qui n’associe pas toujours un rachitisme. Des anomalies moléculaires de ce gène doivent être cherchées en cas de néphrocalcinose ou néphrolithiase associant une élévation de l’1-25 Vitamine D et une phosphatémie basse ou limite basse.
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Vol 23 - N° 6
P. 634 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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