Entraînement physique per-dialytique chez le patient dialysé : impact nutritionnel : étude rétrospective d’une cohorte - 16/06/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition, les anomalies fonctionnelles de la musculature et l’altération des performances musculaires sont très fréquentes chez les patients hémodialysés ; elles sont assorties d’un mauvais pronostic, d’un point de vue de la qualité de vie, des comorbidités et de la mortalité cardiovasculaire. Les stratégies anaboliques dont fait partie l’exercice physique per-dialytique ont impacté favorablement, dans certaines études, le devenir des patients, la nutrition et les réserves protéiques, mais les résultats restent controversés. Le but de l’étude est l’observation rétrospective de l’évolution nutritionnelle sur 12 mois d’une cohorte de 56 patients, hémodialysés au CHU de Charleroi, pratiquant régulièrement de l’exercice physique per-dialytique.
Matériel et méthodes |
Cinquante-six patients hémodialysés chroniques, faisant l’objet d’un suivi régulier par des diététiciennes spécialisées en néphrologie, pratiquent 20minutes d’exercices physiques variés, per-dialytiques, 2 fois par semaine, sous encadrement de kinésithérapeutes.
Les paramètres de dialyse (Kt/V, dose d’érythropoïétine [EPO], indice de résistance à l’EPO [EHPI : dose hebdomadaire d’EPO par kilogramme de poids et par unité d’hémoglobine]), les paramètres biologiques (hémoglobine, leucocytes, préalbumine, albumine, cholestérol, urée, créatinine, calcium, phosphore) ainsi que les paramètres anthropométriques (poids, taille, indice de masse corporelle, composition corporelle, périmètres brachial et du mollet, force de préhension) sont relevés rétrospectivement en début de l’étude (t0), trimestriellement, jusqu’à 12 mois (t12).
Résultats |
Sur 56 patients inclus (t0), 34 patients ont terminé l’étude (t12). Au terme de cette étude, la concentration d’ albumine a augmenté de manière significative (35,7±3,85g/L [t0] à 37,3±2,8g/L [t12]). La force de préhension a augmenté constamment mais non significativement (42,42±5,98lb [t0] ; 44,9±23,21lb [3 mois] ; 45,9±22,8lb [6 mois] ; 47,1±22,9lb [9 mois] ; 49,2±23,3lb [t12]). Les autres paramètres n’accusaient à ce stade aucune tendance. L’analyse séparée des résultats obtenus chez les diabétiques et les non-diabétiques a montré des différences significatives de la concentration d’albumine (35,6±14,5 [t0] à 37,4±14,5g/dL [t12]) dans ce dernier groupe et non significatives dans le premier. Les deux groupes de patients ont progressé de manière équivalente en termes de force de préhension, sans que les différences ne soient significatives statistiquement. L’analyse statistique repose sur la loi de probabilité de l’écart réduit (grands échantillons) et sur la loi de Student-Fisher (petits échantillons).
Conclusion |
Déjà après 12 mois, l’exercice physique per-dialytique, même limité à 2 séances hebdomadaires de 20minutes, permet une amélioration de la concentration d’albumine et de force de préhension, surtout dans un groupe de patients non diabétiques. Des efforts supplémentaires dans le domaine de la nutrition et de la kinésithérapie sont encore nécessaires pour les patients diabétiques.
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Vol 30 - N° 2
P. 115 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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