Évaluation de l’état nutritionnel d’enfants hospitalisés dans un CHU - 16/06/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition concerne en moyenne 10 à 20 % des enfants hospitalisés et ses répercussions négatives en termes de morbimortalité sont bien connues. Or, en 2012, moins de 3 % des séjours des enfants hospitalisés au CHU de Strasbourg comportaient un codage de dénutrition. Dans le but d’améliorer cet état de fait, le service diététique a mené une étude, sur un mois, afin d’évaluer le statut nutritionnel des enfants hospitalisés dans cinq services de pédiatrie et d’étudier l’impact de la dénutrition sur la valorisation des séjours.
Matériel et méthodes |
Du 29 septembre 2014 au 30 octobre 2014, un diététicien mobile s’est rendu dans cinq services de pédiatrie (chirurgie orthopédique, chirurgie viscérale, surveillance continue chirurgicale, grands enfants, oncohématologie) afin de recueillir le poids, la taille, le motif d’admission et de tracer les courbes de croissance de chaque enfant hospitalisé. L’indice de Waterlow et le rapport taille/taille attendue pour l’âge ont été utilisés pour établir le degré de dénutrition. Après validation médicale, les codes de dénutrition ont été envoyés au département d’information médicale afin qu’ils soient intégrés aux séjours des patients.
Résultats |
Deux cent quatre enfants ont été inclus. Les données nécessaires au diagnostic nutritionnel étaient manquantes dans 45 % des cas, avec une majorité de tailles absentes (71 %). Vingt-cinq enfants (12 %) ont été dépistés dénutris. Sur les 25 enfants dénutris, 10 (40 %) n’ont pas pu bénéficier d’une prise en charge nutritionnelle puisqu’ils ont quitté l’institution avant la mise en œuvre du soutien nutritionnel. L’analyse des données du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) a permis d’estimer que 35 % des séjours auraient pu changer de niveau de sévérité du groupe homogène de malades, ce qui aurait représenté une recette supplémentaire de 20 k€.
Conclusion |
Comme de précédentes études l’ont déjà signalé, la prévalence de la dénutrition chez les enfants hospitalisés est élevée. Cette étude met l’accent sur l’insuffisance de recueil des paramètres nécessaires au diagnostic nutritionnel, de dépistage, de prise en charge et de codage de l’enfant dénutri hospitalisé. C’est pourquoi il semble nécessaire de mettre en place des actions de sensibilisation au dépistage des troubles nutritionnels auprès des soignants et la création d’une équipe transversale de nutrition pédiatrique. Cela afin d’améliorer la qualité de la prise en charge nutritionnelle et de valoriser la prise en charge de la dénutrition définie comme une comorbidité associée.
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Vol 30 - N° 2
P. 131 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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