Évaluation du recueil des paramètres du diagnostic nutritionnel des patients adultes au sein d’un hôpital de jour d’oncohématologie - 16/06/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition est fréquente en cancérologie, et constitue une cause majeure de morbimortalité et de mauvaise compliance aux protocoles de chimiothérapie, raisons pour lesquelles un dépistage et un diagnostic précoces sont primordiaux. L’objectif de cette étude a été d’évaluer les modalités du recueil des paramètres nécessaires au diagnostic nutritionnel dans un hôpital de jour d’oncohématologie dans le but d’améliorer les pratiques professionnelles de l’équipe médico-soignante.
Matériel et méthodes |
L’étude a concerné des patients adultes venus en hôpital de jour d’oncohématologie pour l’administration d’une chimiothérapie intraveineuse, entre le 01/02/2015 et le 31/05/2015. Nous avons vérifié la présence des paramètres nécessaires au diagnostic nutritionnel dans les dossiers de soins, selon les recommandations de la HAS (poids, IMC, pourcentage de variation de poids, albumine, préalbumine, protéine C-réactive et calcul du NRI) et avons effectué les mesures anthropométriques et calculs nécessaires lorsqu’ils étaient absents. Nous avons recherché lors de l’entretien avec les patients la présence d’éléments cliniques connus pour influencer l’état nutritionnel ou altérer les ingesta (âge>70ans, anorexie, douleur, effets secondaires digestifs liés à la chimiothérapie, dépression, troubles cognitifs). Le diagnostic de dénutrition a été posé selon les critères de la HAS. Sur le plan statistique, le test-t a été utilisé pour effectuer les comparaisons des moyennes entre les patients dénutris ou non, le test du Chi2 pour comparer les distributions des variables qualitatives. Une régression logistique uni et multivariée a été réalisée pour tenter d’objectiver les éléments cliniques associés à une dénutrition chez ces patients.
Résultats |
Les résultats concernent 201 patients. Le cancer du sein est majoritairement représenté (34,3 %). Le recueil des paramètres nutritionnels est souvent incomplet alors même que la dénutrition touche 19,9 % des patients dont 5,5 % de patients sévèrement dénutris. Ainsi, le poids mesuré n’est présent que dans 21,4 % des dossiers, l’IMC et la variation pondérale étant systématiquement absents. L’albumine n’a été dosée que pour 12,4 % des patients, la préalbumine et le NRI sont toujours manquants. Après réalisation d’une régression logistique multivariée, l’existence d’une perte de poids antérieure (OR=5,353 ; p<0,001), d’une douleur (OR=3,757 ; p=0,038) ou d’une dépression (OR=3,606 ; p=0,010) étaient significativement associées à la présence d’une dénutrition.
Conclusion |
Malgré une prévalence élevée de patients cancéreux dénutris, le recueil au quotidien des données nécessaires au diagnostic nutritionnel demeure très souvent incomplet, entraînant un défaut de diagnostic et de prise en charge nutritionnels. Des éléments cliniques simples tels qu’un âge élevé, la survenue d’une perte de poids, la présence de douleurs ou d’une dépression, dont on a pu mesurer la forte corrélation avec l’existence d’une dénutrition, devraient être particulièrement ciblés dans les dossiers de soins des patients afin de dépister au plutôt les patients dénutris et permettre une prise en charge nutritionnelle plus précoce et mieux adaptée.
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Vol 30 - N° 2
P. 132 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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