Hypervitaminémie B12 et dénutrition chez le sujet âgé avec troubles cognitifs - 14/10/16
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’hypervitaminémie B12 (hyperB12) est associée à diverses pathologies (néoplasie, hémopathie maligne, insuffisance rénale, éthylisme chronique, hépatopathie) au cours desquelles la dénutrition est fréquente. En gériatrie, il semble exister une relation inverse entre l’albuminémie, marqueur du statut nutritionnel, et la vitaminémie B12. L’objectif de cette étude était de déterminer si la prévalence de l’hyperB12 est plus élevée en présence plutôt qu’en absence de dénutrition, chez des sujets âgés atteints de troubles cognitifs.
Matériel et méthodes |
Cette étude a été menée chez des sujets de plus de 70ans atteints de troubles cognitifs (Mini-Mental State Examination [MMSE] inférieur ou égal à 25), hospitalisés en court séjour gériatrique au CHU de Nîmes et au CH de Valenciennes entre mars et juin 2015. Dans ces services, le dosage de la vitamine B12 est réalisé en routine à l’admission en présence de troubles cognitifs. Ceux qui bénéficiaient d’une supplémentation orale ou parentérale en vitamine B12, et ceux qui avaient un antécédent les exposant à une carence en vitamine B12 (maladie cœliaque, Crohn, Biermer, chirurgie bariatrique, chirurgie gastrique ou chirurgie iléale) étaient exclus. Le dosage de la vitamine B12 était réalisé sur un automate Cobas e 602 (Roche) à Nîmes et sur un automate DxI 800 (Beckman Coulter) à Valenciennes. L’hyperB12 était définie comme un taux supérieur aux normes du laboratoire du centre considéré. L’existence d’une dénutrition modérée ou sévère a été évaluée conformément aux critères définis pour le sujet âgé par la Haute Autorité de santé (HAS) en 2007.
Résultats et analyse statistique |
Sur les 156 patients inclus, 45 % avaient une dénutrition (30 % de dénutrition modérée et 15 % de dénutrition sévère). Cette fréquence était comparable entre les 2 centres. La prévalence d’hyperB12 était plus élevée à Nîmes qu’à Valenciennes (42 % contre 10 % ; p<0,001). Inversement, la prévalence de carence en vitamine B12 était plus faible à Nîmes qu’à Valenciennes (6 % contre 22 % ; p=0,044). Comparés aux sujets non ou sévèrement dénutris, les sujets avec dénutrition modérée avaient une fréquence d’hyperB12 plus élevée (11 % contre 28 % ; p=0,009). Cette association avec la dénutrition modérée persistait lorsque l’on excluait les patients atteints d’une pathologie réputée comme étant associée à l’hyperB12 (p=0,01). En revanche, la fréquence d’hyperB12 était comparable chez les sujets non dénutris et sévèrement dénutris (12 % et 8 % ; NS).
Conclusion |
Ce travail suggère l’existence d’une relation entre la dénutrition modérée et l’hyperB12. Il pose aussi la question de la fiabilité des différentes techniques de dosage de la vitamine B12. En effet, il semble que la fréquence élevée d’hyperB12 à Nîmes s’accompagnait d’une fréquence basse de carence en vitamine B12. Or, s’agissant de sujets âgés atteints de troubles cognitifs, il paraît essentiel de ne pas méconnaître cette dernière. De la même façon, l’interprétation de la littérature sur l’hyperB12 devra tenir compte de l’existence de facteurs susceptibles de fausser les résultats obtenus.
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Vol 30 - N° 3
P. 224-225 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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