Nutrition et mortalité chez les personnes âgées après 10 ans de suivi : étude des Trois-Cités - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
De nombreuses cohortes prospectives ont étudié les relations entre consommations alimentaires et mortalité globale au cours des 20 dernières années. Les limites rencontrées reposaient principalement sur de faibles tailles d’échantillons, le peu de facteurs d’ajustement et un nombre important de données manquantes. L’objectif de cette étude était d’examiner l’association entre consommations de groupes alimentaires et la survie globale à 10ans de suivi dans une population française de personnes âgées.
Matériel et méthodes |
L’étude des Trois-Cités, grande cohorte prospective multicentrique en population générale a permis le suivi de personnes âgées sur 10ans. Leurs consommations alimentaires ont été recueillies à l’inclusion, au moyen d’un questionnaire de fréquence abrégé. Les hazard ratios (HRs) et leur intervalle de confiance à 95 % (IC95 %) pour le critère de jugement principal, la survie globale à 10ans, ont été estimés selon la fréquence de consommation de plusieurs groupes alimentaires, à l’aide d’un modèle de Cox à entrée retardée, et ajusté sur le sexe, le centre, des facteurs sociodémographiques et des facteurs de santé.
Résultats et analyse statistique |
Parmi les 8937 sujets participant à l’étude des Trois-Cités (âge moyen : 74,2 ans±5,6), 2071 décès sont survenus au cours du suivi (médiane de suivi : 9ans). L’analyse de survie multivariée, ajustée sur le sexe, le centre, et les autres facteurs de confusion, a retrouvé une survie significativement meilleure chez les sujets consommant plus fréquemment des fruits et légumes (HR=0,89, IC 95 %=0,81–0,98, p=0,02), et du poisson (HR=0,88, IC95 %=0,80–0,96, p=0,004). Un effet bénéfique de la consommation d’huile d’olive sur la survie, a été retrouvé seulement chez les femmes : HR=0,79 (IC95 %=0,66–0,94, p=0,0056) en cas d’utilisation modérée et HR=0,73 (IC95 %=0,61–0,87, p=0,0006) en cas d’utilisation intense. En revanche, la consommation quotidienne de viande semblait augmenter le risque de mortalité (HR=1,28, IC 95 %=1,02–1,25, p=0,02). Aucune association n’a été retrouvée entre diversité alimentaire et utilisation diversifiée de matières grasses et survie.
Conclusion |
La consommation régulière en fruits/légumes, huile d’olive et poisson semblent avoir des effets protecteurs sur la survie des personnes âgées, indépendamment des facteurs sociodémographiques et médicaux.
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Vol 30 - N° 3
P. 228 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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