Support de prescription de nutrition artificielle adapté à la réanimation : quel impact sur la prise en charge des patients ? - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition résulte d’un déséquilibre entre les besoins et les apports énergétiques. En réanimation, elle conduit à augmenter la morbimortalité et altère la qualité de vie. Le support de prescription de nutrition parentérale élaboré par le CLAN et utilisé dans notre établissement n’est pas adapté au contexte particulier de la dénutrition en réanimation. À partir des recommandations de la société européenne de nutrition clinique et métabolisme (ESPEN) sur la prise en charge nutritionnelle du patient de réanimation, un nouveau support de prescription de nutrition artificielle a été élaboré avec la collaboration des pharmaciens, des médecins réanimateurs et nutritionnistes. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’impact de la mise en place de ce nouveau support de prescription sur les pratiques de nutrition artificielle et sur la prise en charge des patients.
Matériel et méthodes |
Nous avons choisi de réaliser une étude observationelle monocentrique de type avant/après dans un service de réanimation chirurgicale polyvalente. Deux périodes de 6mois chacune ont été définies (« avant » et « après » mise en place du nouveau support de prescription) lors desquelles nous avons inclus les patients hospitalisés au moins 72heures dans le service de réanimation et ayant reçu au minimum 48heures de ventilation mécanique. Les patients en postopératoire de chirurgie digestive ont étés exclus de l’étude. Le critère de jugement principal est l’atteinte de l’objectif calorique (correspondant à 80 % de la cible calorique théorique, fixée à 20kcal/kg) à j3.
Résultats et analyse statistique |
Lors de cette étude, nous avons inclus 139 patients (69 dans le groupe « avant » et 70 dans le groupe « après »). Nous avons pu observer, chez les patients du groupe « après », une atteinte plus fréquente de l’objectif calorique à j3 (77,3 % contre 59,1 %, p=0,03) et de l’objectif protéique à j7 (71,2 % contre 48,1 %, p=0,02). Une analyse multivariée réalisée sur l’atteinte de l’objectif calorique par la nutrition artificielle à j3 a rapporté trois facteurs indépendamment associés : l’IMC, les arrêts de la nutrition artificielle et le support de prescription. Nous avons également constaté un avancement du jour d’introduction de la nutrition artificielle (majoritairement à j1 dans le groupe « avant » et j0 dans le groupe « après »).
Conclusion |
Cette étude nous a permis de faire un état des lieux des pratiques de nutrition artificielle dans un service de réanimation chirurgicale polyvalente. Nous avons pu observer une amélioration statistiquement significative de l’apport calorique et protéique respectivement à j3 et j7. En outre, une analyse multivariée réalisée à j3 sur l’apport calorique par la nutrition artificielle a souligné plusieurs facteurs indépendants associés à l’atteinte de l’objectif calorique dont celui d’être inclus dans le groupe « après mise en place du nouveau support de prescription ». Cette étude va être poursuivie à plus grande échelle dans plusieurs services de réanimation afin d’y implanter ce nouveau support de prescription.
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Vol 30 - N° 3
P. 240 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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